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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 18:48
Seine-Saint-Denis : locataires et bailleurs vent debout contre la baisse des APL
>Île-de-France & Oise>Seine-Saint-Denis>Saint-Denis|Romain Chiron R.C.|16 octobre 2017, 18h42 | MAJ : 16 octobre 2017, 19h18|0
Illustration. Une des conséquences pour les bailleurs de HLM sera la non-rénovation des immeubles. LP/Philippe Lavieille
 
 
 
 

Le gouvernement prévoit de baisser les loyers et les APL de manière significative dans le parc HLM. Une aberration pour les bailleurs du département, qui vont manifester ce mardi devant l’Assemblée Nationale.

Baisser les loyers dans le parc HLM pour compenser la diminution de l’aide personnalisée au logement (APL). C’est l’une des mesures phares de la réforme voulue par le gouvernement, afin de réaliser des économies. Un projet qui hérisse le poil des élus et bailleurs sociaux du département. Certains manifesteront devant l’Assemblée nationale et fermeront leurs portes ce mardi en guise de protestation. Ce sera notamment le cas de Plaine Commune habitat, basé sur un territoire où près d’un logement sur deux est dans le parc social.

« Le coût de cette mesure est de 7,8 M€ dès 2018, soit 10 % de nos recettes actuelles », fustige Sébastien Longin, le directeur général de Plaine Commune Habitat, en charge d’un parc de 18 000 logements. « Pour 50 € de loyer en moins, l’APL va baisser par exemple de 49 €. Le locataire ne gagne qu’un euro, le bailleur perd 49 €, et l’état économise d’autant », illustre-t-il.

Une équation qui ne fait pas ses affaires. « Quelle entreprise accepterait que l’on ponctionne ses recettes de la sorte ? On va devoir rogner sur l’entretien du parc de 30 %, sauf à nous mettre en déficit. On va stopper une réhabilitation nouvelle sur deux », prévient Sébastien Longin.

 

« Un office à qui on réduit sa capacité d’investissement, c’est une bombe à retardement », s’alarme de son côté Yves Nedelec, directeur général de l’OPH Seine-Saint-Denis Habitat. Il assure « ne plus pouvoir prendre aucun engagement nouveau sur les programmes de rénovation urbaine, pourtant très importants dans le département ».

D’autant qu’il juge inefficaces les mesures de compensation avancées par l’état, comme « les surloyers » que peuvent réclamer les bailleurs sociaux aux personnes dont les revenus excèdent les plafonds de ressources. « Nous avons très peu de locataires dans ce cas dans le département », précise-t-il.

Concernant la cession de patrimoine pour compenser le manque à gagner des offices, « ce serait terrible », assène Yves Nedelec, arguant que « vendre des logements sociaux aux locataires créerait des copropriétés dégradées ».

La baisse des APL, et donc des loyers dans les HLM, « est aussi un vrai enjeu pour les classes populaires qui habitent près de Paris », prévient Anthony Daguet, président de l’OPH d’Aubervilliers. Il estime que le défaut d’entretien des immeubles « risque de jeter en pâture les personnes encore plus pauvres et les faire tomber dans une situation de déclassement social ».

Ce que craint aussi Abdou Ahamed, président de l’amicale des locataires de la Tour à La Courneuve, dans la cité des 4000 : « Pour nous locataires, cela signifie des services en moins. Des cages d’escalier non rénovées, des ascenseurs mal entretenus alors qu’ils tombent régulièrement en panne… Ce sont les plus fragiles qui vont en pâtir. »

 

 

Les places en HLM ne seront plus garanties à vie

Le gouvernement souhaite revenir sur l’un des grands principes du logement social. Le maintien dans un appartement HLM ne sera plus garanti à vie mais désormais révisé tous les six ans pour encourager la mobilité.

« Pour une personne âgée qui occupe un quatre-pièces alors qu’elle vit seule, on peut comprendre que cela pose question », note Bruno Lambert, président de la Confédération nationale du logement pour la section de Saint-Denis.

« Mais il faut aussi prendre en compte le point de vue humain. Contraindre ces personnes à partir, c’est leur faire perdre leurs souvenirs et leurs repères. Et si vous leur faites en plus quitter leur quartier, c’est comme si vous les emmeniez au cimetière », s’inquiète-t-il.

« Demander à une personne de lâcher un F 4 pour prendre un F 2, c’est déplacer le problème, pense Abdou Ahamed, président de l’amicale de la Tour à La Courneuve. Dans ma tour de 26 étages, il n’y a que quatre ou cinq personnes dans ce cas. Il faudrait construire davantage de logements sociaux pour encourager la mobilité. »

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