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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 23:16
La maison dévastée d’Audrey et de Jérôme, après le passage des sbires du promoteur.
 
Lundi, 3 Décembre, 2018

En pleine trêve hivernale, un promoteur immobilier tente de faire sortir de leur maison des locataires victimes d’escroquerie… à coups de masse et en arrachant la toiture.

Dans la capitale héraultaise, un promoteur immobilier décide, en pleine trêve hivernale, d’expulser une famille de son logement en lui faisant tomber dessus le toit de sa maison. En voyant les photos des lieux à la suite du passage des sbires du propriétaire, on a l’impression d’être face à une maison caribéenne dont le toit aurait été arraché par un cyclone.

Tout commence au mois d’avril 2018, lorsque Audrey lit sur le comptoir de sa boulangerie l’annonce immobilière d’un particulier : une maison dans le quartier de la Pompignane à Montpellier, qui lui convient parfaitement pour vivre avec son compagnon et sa belle-fille de 8 ans, est à louer à un prix très abordable. Elle téléphone, rencontre un homme avec qui elle fait un état des lieux, signe un bail, et lui verse trois mois de loyer et une caution pour un montant total de 2 350 euros.

Cela fait à peine deux mois qu’Audrey et Jérôme ont emménagé que, le 7 juin, ils voient débarquer chez eux un homme commandité par l’entreprise Hectare, un promoteur immobilier très important dans la région. L’homme informe le couple de locataires qu’ils n’ont pas le droit de résider dans cette maison et qu’ils doivent partir. Quelques jours après, un huissier vient leur signifier une assignation devant le tribunal d’instance de Montpellier programmée au 25 juillet.

Audrey tente de joindre l’homme qui lui a loué ce logement, en vain… Elle cherche à prendre contact avec ceux qui veulent l’expulser mais n’obtient aucune réponse. Comprenant que son bailleur n’est pas le propriétaire, elle décide de porter plainte pour escroquerie et se présente devant le tribunal. « Le juge a compris qu’elle était victime d’une arnaque et n’a pas remis en cause la bonne foi d’Audrey, explique Sophie Mazas, avocate et présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH) de l’Hérault. Il lui a accordé trois mois de délai. » C’est-à-dire jusqu’à fin novembre. Audrey se rapproche ensuite de l’agence départementale d’information sur le logement, qui la convainc qu’elle n’a pas de soucis à se faire jusqu’à la fin de la trêve hivernale, en mars 2019.

Mais les gérants de la SAS Hectare ne l’entendent pas ainsi. Ils installent devant la maison d’Audrey et Jérôme le panneau affichant le permis de destruction. Le 22 novembre, la nuit est tombée lorsqu’un homme vient leur couper l’électricité. Le 28, trois personnes déboulent, montent sur le toit et commencent à enlever des tuiles à grand renfort d’insultes et de menaces. Audrey se rend au commissariat. Elle porte plainte et une voiture de police se rend sur place. Deux jours après, ce vendredi 30 novembre, sept nervis débarquent de nouveau et détruisent toute la toiture. « Un homme arrivé avec une voiture de la société Hectare donne les ordres », raconte Sophie Mazas, qui, alertée à la dernière minute, se rend sur les lieux.

Une police bien passive

Audrey appelle la police et son compagnon. Les hommes s’en prennent à la toiture à coups de masse. La scène décrite par Jérôme est extrêmement violente. « Audrey était au rez-de-chaussée, à terre, et les tuiles lui tombaient dessus, se souvient-il. Je suis monté pour leur dire d’arrêter. Ils m’ont poussé et fait tomber d’un étage, puis l’ensemble de la toiture s’est effondré sur moi. » Un huissier de la SAS Hectare est arrivé ensuite pour constater les faits « et les minimiser », ajoute Sophie Mazas. La police, pour sa part, s’est contentée de prendre les identités de tous les protagonistes, avant que les gros bras ne disparaissent dans un chantier à proximité.

« J’ai indiqué aux policiers qu’il s’agissait d’un flagrant délit mais ils m’ont répondu que leur hiérarchie leur avait ordonné de n’opérer aucune garde à vue », continue l’avocate. Ce week-end, les standards téléphoniques des commissariats montpelliérains ne permettaient pas de joindre le moindre agent et l’entreprise Hectare n’a répondu à aucun de nos messages. « Les nouvelles dispositions de la loi Alur prévoient de punir les expulsions illégales, effectuées pendant la période hivernale et à la place des forces de l’ordre, de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende », assure la responsable de la LDH, qui compte se constituer partie civile. Et d’ajouter : « Avec la pénurie de logements, les escroqueries à la location sont de plus en plus courantes. » Et les pratiques de barbouzes qui vont avec.

Émilien Urbach
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