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30 septembre 2020 à 12h45
Frédéric Paul: «La puissance publique manque d’imagination par rapport à ce qu’elle devrait demander au tissu des organismes HLM. Le gouvernement est arrivé avec une approche strictement budgétaire»
A l’été 2017, le gouvernement a décidé de baisser les aides personnelles au logement (APL) pour réaliser des économies. Les organismes HLM ont dû rayer de leurs ressources 800 millions d’euros en 2018, idem en 2019, puis 1,5 milliard d’euros par an à partir de 2020. La loi Elan adoptée fin 2018 les pousse à compenser cette perte de ressources en se regroupant et en vendant une partie de leur patrimoine de logements. Ex-délégué général de la fédération des HLM, Frédéric Paul explique ce qui divise le secteur du logement social et l’empêche d’évoluer.
Que s’est-il passé au début du quinquennat, pourquoi avoir quitté le mouvement HLM en pleine tempête ?
Avant l’élection présidentielle de 2017, le comité exécutif de l’USH avait reçu tous les candidats ou leur représentant. Pour Emmanuel Macron, il s’agissait de Christophe Castaner. Il nous a dit « les HLM sont formidables, nous avons besoin de vous, nous allons vous aider et renforcer vos moyens ». Puis à l’été 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe a déclenché une offensive extrêmement forte contre le logement social : une baisse des APL compensée par une baisse des loyers. Cette ponction d’un milliard d’euros dans la capacité d’autofinancement du secteur était-elle prévue et cachée, ou était-ce un « invendu de Bercy » présenté à chaque nouveau gouvernement ? Les législatives venaient de passer. Le cabinet de Julien Denormandie [à l’époque ministre du Logement] et Jacques Mézard [à l’époque ministre de la Cohésion des territoires] nous a présenté ce schéma tout prêt en nous disant : voilà ce qui va vous arriver. Il n’y a pas eu de véritable négociation.
Ils sont passés d’autant plus en force que les familles du mouvement HLM étaient divisées. La fédération des ESH [entreprises sociales pour l’habitat, des sociétés anonymes détenues par des actionnaires privés], la plus puissante et aussi la plus performante en termes de production de logements, considérait qu’il fallait passer un accord...
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Published by Collectif Logement CGT