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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

9 février 2021 2 09 /02 /février /2021 08:56
 

 

Electricité, chauffage, fournitures… selon une étude du cabinet ConvictionsRH que nous révélons, le coût lié au télétravail peut s’avérer important. De quoi relancer le débat sur la prise en charge des frais par l’employeur.

 Le chauffage est, avec le repas et le café en capsules, l’un des postes de dépenses les plus importants pour le travailleur à la maison. Le chauffage est, avec le repas et le café en capsules, l’un des postes de dépenses les plus importants pour le travailleur à la maison. LP/Aurélie Ladet

 

« Télétravailler partout où c'est possible! » a enjoint le Premier ministre, Jean Castex, la semaine dernière. Pour éviter un troisième confinement, les entreprises sont appelées à renforcer la mise en œuvre du télétravail et la ministre du Travail Elisabeth Borne a prévenu : les contrôles vont être renforcés, dans les grandes comme dans les petites organisations. Mais alors que la pression redouble pour que les salariés restent à la maison, quand ils sont de plus en plus nombreux à vouloir revenir au bureau, la question des frais supplémentaires générés par le télétravail se pose de plus belle.

NOTRE SIMULATEUR > Combien vous coûte le télétravail? Faites le test

Combien coûte un mois de travail à la maison par rapport à un mois d'activité au bureau ? Pour la première fois, un cabinet de conseils en ressources humaines s'est penché sur cette question. Selon l'étude de ConvictionsRH que nous révélons, le surcoût pour les salariés en frais courants (électricité, chauffage, eau…) peut varier de 13 euros par mois en fourchette basse (pour une habitation de 50 m2 chauffée au gaz, sans surcoût de repas… à 174 euros par mois en fourchette haute (pour 200 m2 chauffé à l'électrique, frais de repas et de cafés inclus).

Télétravail : le coût peut dépasser 100 euros par mois pour des salariés

Parmi ces dépenses, celles liées au loyer, au Wi-Fi ou au téléphone n'ont pas été prises en compte. « Beaucoup de salariés ont un forfait illimité qui n'entraîne pas de dépense supplémentaire pour le salarié », justifie Marine Chabot, associée du cabinet ConvictionsRH. En revanche, le prix du chauffage a été intégré en tenant compte du fait que certains salariés le baissent, parfois fortement, en allant travailler. « Nous nous sommes basés sur une utilisation de 8 heures par jour, pour 20 jours de télétravail par an », détaille Marine Chabot.

Les frais de repas n'ont pas été comptabilisés quand le salarié dispose de tickets-restaurants – l'entreprise a l'obligation de les maintenir en période de télétravail. Dans les quatre études de cas que nous présentons, le chauffage est ainsi (avec le repas et le café en capsules) l'un des postes de dépenses les plus importants pour le travailleur à la maison : jusqu'à 48 euros pour un 150 m2 chauffé à l'électrique.

Télétravail : le coût peut dépasser 100 euros par mois pour des salariés
Télétravail : le coût peut dépasser 100 euros par mois pour des salariés

«Il arrive que le salarié soit gagnant»

De quoi donner du grain à moudre aux partisans d'une prise en charge des frais par l'employeur. D'autant que, en plus de ces frais courants, il faut tenir compte des achats de fournitures, voire d'équipement matériel ou informatique, pas toujours remboursé par l'entreprise. Même si de son côté, l'employé à domicile doit éventuellement déduire les économies réalisées sur les transports. « Avec le maintien du remboursement de la carte transport à 50 % ou à 100 %, ou les économies d'essence, il arrive que le salarié soit gagnant », souligne Marine Chabot.

Un paradoxe qui n'aidera pas les employeurs à y voir plus clair sur ce qui est remboursable, ou pas. Du côté de la loi, en effet, un flou artistique prévaut sur le sujet. L'ANI (accord national interprofessionnel) sur le télétravail signé par le patronat et les syndicats en novembre dernier indique qu'il appartient à l'entreprise « de prendre en charge les dépenses qui sont engagées par le salarié pour les besoins de son activité professionnelle et dans l'intérêt de l'employeur ». Mais l'accord ne détaille pas le type de dépenses qui peuvent être remboursées et renvoie cette question au dialogue social au sein de l'entreprise ou aux accords de branche.

«Un petit plus qui fait que cela me donne envie de continuer à travailler pour eux»

A chaque employeur, donc, d'adopter – ou non — sa politique de compensation des frais : aide à l'équipement, forfait mensuel, remboursement sur justificatifs… « Lors des discussions avec le patronat, à l'automne dernier, nous souhaitions que l'employeur soit obligé de statuer sur le sujet, mais cela n'a pas été intégré », déplore le président de la CFE-CGC François Hommeril.

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La CGT – seule organisation à avoir refusé de signer l'ANI – va encore plus loin. « En plus des frais fixes, l'employeur devrait prendre en charge une partie du loyer du salarié qui consacre une pièce de son logement à son travail. Dans les années qui viennent, les entreprises vont faire des économies en se séparant d'une partie de leurs locaux, cela serait donc cohérent qu'elle reverse une partie de cette somme ! » soutient Fabrice Angei, secrétaire confédéral à la CGT.

Les salariés qui bénéficient déjà d'un « forfait télétravail », eux, s'en accommodent bien. « Avec la crise du Covid-19, mon entreprise a décidé d'augmenter le forfait mensuel que je touche pour le télétravail de 10 à 15 euros », raconte Dominique (le prénom a été modifié), consultant chez Sopra Steria, entreprise de services du numérique qui a mis en place ce dispositif depuis des années. Il juge « normal » que son entreprise participe à ses frais et lui propose aussi un remboursement pour l'achat de mobilier de bureau (plafonné à 150 euros) : « Ce n'est pas essentiel, mais c'est un petit plus qui fait que cela me donne envie, chaque jour, de continuer à travailler pour eux », estime-t-il.

Aujourd'hui, difficile de dénombrer les entreprises à avoir pris ce sujet à bras-le-corps. « Dans ce contexte de crise, la situation reste très empirique sur le terrain », souligne Eric Chevée, vice-président en charge des affaires sociales à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). La question risque néanmoins d'évoluer rapidement. « Vu la situation, les employeurs vont vite être obligés de se positionner. Travailler à la maison, cela a un coût. Les salariés ne vont pas pouvoir s'asseoir très longtemps là-dessus », estime Jean-François Foucard, secrétaire national CFE-CGC.

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