Suite à la révocation du directeur général d'AB Habitat: Prenons les moyens de redonner du sens à notre travail et à nos missions

Argenteuil-Bezons : le directeur général d’AB Habitat démis de ses fonctions

Une vingtaine de locataires a manifesté devant le siège du bailleur HLM pour le soutenir. Toutefois, d’autres étaient aussi présents pour réclamer son départ.

Bezons, jeudi 3 février 2022. Une vingtaine de locataires est venue manifester en faveur du directeur général, Salah Lounici. Une poignée d'autres locataires a exprimé son soulagement de le voir partir. LP/T.C.

Par Thibault Chaffotte 

Le 3 février 2022 à 19h02

Hier, c’est l’ancien président d’AB Habitat, Dominique Lesparre, l’ancien maire (PCF) de Bezons, qui voulait le faire partir. Aujourd’hui, c’est la nouvelle présidente, Nessrine Menhaouara, (PS), aujourd’hui à la tête de la ville, qui souhaite mettre fin à ses fonctions. C’est ce qui a fini par se produire ce jeudi 3 février. Le conseil d’administration de cette coopérative HLM qui compte près de 12 000 logements entre Argenteuil et Bezons, a révoqué le mandat de Salah Lounici.

Dans un communiqué faisant état de plusieurs dysfonctionnements au sein de ce bailleur social, Nessrine Menhaouara a annoncé la nomination d’un nouveau directeur général, François Perrier. « Aujourd’hui, il y a un front commun entre la présidente, les salariés et leurs représentants et le directeur général », a-t-elle indiqué. Elle espère qu’AB habitat pourra retrouver rapidement un climat apaisé.

Des dissensions parmi les locataires

Pour y parvenir, il y a fort à faire. Une vingtaine de personnes sont venues manifester devant le siège d’AB habitat en marge du conseil d’administration, à l’appel du collectif Les Locataires d’AB habitat, tant pour exprimer leur colère concernant la gestion de leurs résidences que pour soutenir Salah Lounici. « On paye nos loyers mais on n’a rien, fustige Claudia. On a eu deux réhabilitations mais ça a été bâclé. On n’a pas d’isolation. Quand il pleut, l’eau rentre, on a des moisissures. » Elle cite le cas de son interphone cassé depuis le mois de juillet. « Le gardien a fait trois rapports, je me suis déplacé cinq fois. On se sent abandonnés », déplore-t-elle. Une jeune femme de la cité des Impressionnistes s’inquiète d’un robinet qui coule en continu depuis quatre mois dans un local à poubelle. « Je les ai appelés quatre ou cinq fois et encore hier. Ils ne sont pas venus », confie-t-elle. Elle s’inquiète des charges locatives qui vont être réclamées dans quelques jours.

La venue de Salah Lounici avec ses directeurs, le 21 janvier dernier, à une réunion du collectif de locataires semble avoir produit un fort effet sur ses participants. « Il nous a écoutés, il nous inspire confiance », souligne Claudia. « Il avait les mains liées, il devait appliquer les règles », ajoute Farid, un autre locataire. Ce n’est toutefois pas l’avis de tous les locataires. Un petit groupe de cinq personnes se tenait à l’écart de la manifestation avec des vues assez différentes sur ce qu’il convenait de faire du directeur général. « Sur la cité Champagne, ça fait deux ans et demi qu’on a un projet de réhabilitation et il ne se passe rien. On a des balcons qui se fissurent. J’ai fait douze mails à M. Lounici sans aucune réponse. Et aujourd’hui, il faudrait le garder ? Qu’il dégage et qu’on tourne la page », s’indigne Dalila.