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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 17:49

Stéphane Peu : « Aujourd’hui, les promoteurs font le siège de Matignon »

logement

Entretien réalisé par Laurent Mouloud

 

Construction logement

-17%, c'est la baisse sur 12 mois , du nombre de permis de construire, soit 371 474 unités

Alors que les mauvais chiffres se multiplient dans le secteur de la construction et de l’habitat, le gouvernement s’apprête à présenter un nouveau train de mesures, largement inspirées des recettes libérales. Un non-sens pour Stéphane Peu, responsable du secteur logement au PCF.

Les mois se suivent et se ­ressemblent. Le secteur de l’immobilier ne cesse de s’enfoncer dans la crise. Hier matin, le ministère du ­Logement a publié une nouvelle volée de statistiques inquiétantes. De mai à juillet, le nombre de mises en chantier de logements neufs a continué à se détériorer de mai à juillet, avec un recul de 13,3 % par rapport à l’année dernière. Sur un an, entre août 2013 et juillet 2014, cette baisse approche les 11 %, soit 305 079 unités, bien loin des promesses présidentielles de 500 000 logements annuels. Alors que le gouvernement promet un nouveau train de mesures pour relancer la construction, Stéphane Peu, responsable logement du PCF et président de Plaine Commune Habitat, décrypte les raisons de cette crise. 


Pourquoi une telle crise de la construction ? 
Stéphane Peu En premier lieu, le secteur du bâtiment et du logement paye cash la politique d’austérité et le ralentissement de l’activité économique. Et ce, alors même que l’offre reste très inférieure à la demande. Ensuite, beaucoup de promesses du candidat n’ont pas été tenues. Notamment le doublement des aides à la pierre, c’est-à-dire l’aide directe à la construction de logements locatifs sociaux, mais aussi l’augmentation conséquente du plafond du livret A à 30 000 euros. Une promesse partiellement réalisée (ce plafond est aujourd’hui à 21 000 euros) qui a, tout de même, généré beaucoup d’encours supplémentaires pour la Caisse des dépôts. Au 31 juillet 2014, il y en avait pour 369 milliards d’euros, soit une augmentation de 56 % de l’épargne disponible à partir du livret A, dont la destination est normalement le financement de logements. Or, aujourd’hui, il n’y a aucun nouveau dispositif de subvention ou de prêt accordé par la Caisse des dépôts pour booster la production de logements locatifs sociaux ou d’accession social à la propriété. La production continue de se faire dans des conditions financières tendues, avec toujours la nécessité de solliciter les collectivités locales, alors même que celles-ci subissent de plein fouet le plan d’économies et la réduction de leurs dotations… Toutes préparent les années qui viennent avec des investissements publics en baisse de 5, 10, voire 20 %. Forcément, la production de logements va en pâtir. Enfin, le ralentissement des mises en chantier est également dû à un certain nombre de mairies qui ont stoppé l’activité de construction après les municipales. En Île-de-France, on évalue à 5 000 le nombre de permis de construire gelés par les nouvelles majorités de droite. 

 
Ce contexte de crise aiguise l’appétit des lobbies immobiliers, qui dénoncent les effets de la loi Duflot. Est-elle menacée ? 
Stéphane Peu Clairement, oui. Aujourd’hui, les promoteurs font le siège de Matignon pour convaincre qu’il faut relancer tous les dispositifs qu’on a connus par le passé – Cellier, de Robien… –, qui favorisent surtout la rente immobilière de quelques-uns au détriment de l’accès au logement du plus grand nombre. Le gouvernement s’oriente vers ces solutions libérales en détricotant ce qu’il y a de plus régulateur dans la loi Duflot, l’encadrement des loyers. Pourtant, les solutions libérales ont toujours produit des catastrophes, comme en Espagne ou aux États-Unis. Plutôt que d’aider les propriétaires à le devenir davantage, il faut aider ceux qui souhaitent le devenir – les primo-accédants – avec des dispositifs de type « prêt à taux zéro ». Et, il faut aider le logement locatif social en tenant la promesse de doubler les aides à la pierre, en orientant les encours supplémentaires de la Caisse des dépôts vers des prêts à plus long terme et plus bonifiés de façon à produire davantage avec des loyers moins chers. Il faut tenir la promesse d’aider les maires bâtisseurs. Que l’on construise ou pas, les dotations de l’État sont identiques. Enfin, la loi votée sur la cession des terrains publics doit être mise en œuvre. Il y a un gisement de terrains considérables, notamment en Île-de-France. 

la location en famille  Le président François Hollande, qui a fait de la relance de la construction une de ses priorités de la rentrée, a promis la semaine dernière un nouveau « plan de relance » pour le secteur. Dimanche, plusieurs médias affirmait que le gouvernement s’apprêtait à autoriser la location de logements neufs entre ascendants et descendants d’une même famille. Autre axe de relance : inciter les propriétaires à vendre leurs terrains constructibles.

 

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