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BERTRAND SCHNEIDER | Publié le 29.06.2012, 07h00
Bobigny (seine-saint-denis), le 30 juin 2011. Pour une meilleure adéquation entre offre et demande, le conseil régional entend créer une autorité organisatrice du logement (AOL) en Ile-de-France. | (lp/julien duffé.)
Pauvres Franciliens. On construit la moitié seulement des besoins en logements en Ile-de-France. Les listes d’attente pour les HLM dépassent désormais la barre des 400 000 demandes, alors même que les prix de l’immobilier s’affichent à un niveau sans précédent. Conséquence : les ménages aux plus faibles revenus sont contraints de s’éloigner vers la grande couronne où les prix sont plus abordables… ce qui accroît les déplacements domicile-travail.
La crise ne fait qu’aggraver cette situation. Pour y remédier, le conseil régional présentera aujourd’hui son projet de création d’une autorité organisatrice du logement (AOL) en Ile-de-France. Autorité? « L’idée, ce n’est pas d’imposer la construction de logements, mais d’identifier les besoins. Les maires signent les permis de construire depuis 1982 (NDLR : date de la décentralisation). Mais on ne peut pas laisser les 1 282 maires de notre région — soit autant de plans locaux de l’habitat — résoudre une crise qui les dépasse », martèle Emmanuelle Cosse, vice-présidente (EELV) du conseil régional chargée du logement.
« Ce que nous voulons, c’est faire de la stratégie. Pour sortir l’Ile-de-France de la crise, il faut non seulement faire du quantitatif, mais regarder les types de logements dont on a besoin », poursuit l’élue. Clairement, l’échelle communale n’apparaît plus à la mesure de l’enjeu. « On est a la ramasse! s’irrite Emmanuelle Cosse. On ne propose par exemple que 38000 logements en offre sociale… pour 600000 étudiants! »
Chef de file de l’opposition, Valérie Pécresse (UMP) tire à boulets rouges sur ce projet qu’elle surnomme « le Slif » (syndicat du logement en Ile-de-France), en référence au Stif (Syndicat des transports en Ile-de-France) : « Je ne crois pas en ce gros machin tutélaire, alimenté par de nouvelles taxes. Le Slif, ça va être un cauchemar. On va rajouter des règles partout. Qu’y a-t-il de commun entre l’urbanisation de Marne-la-Vallée ou de Clichy? » L’ex-ministre du Budget de Nicolas Sarkozy se dit persuadée que les maires ne se laisseront pas imposer un « diktat » : « On se croirait revenu au temps des Soviets! Et puis, pas besoin d’un Slif pour faire une cartographie des besoins de logements. »
Emmanuelle Cosse se veut rassurante : « Les élus locaux siégeront à l’AOL. » Elle rappelle aussi que la région s’est engagée à mettre 1 Md€ sur la table durant la mandature pour la création de logements sociaux. Mais il faut « coordonner » tout ça, ne pas oublier la grande couronne, pour se focaliser uniquement sur la proche banlieue… et se montrer suffisamment persuasif pour convaincre tous les élus de jouer le jeu.
La crise ne fait qu’aggraver cette situation. Pour y remédier, le conseil régional présentera aujourd’hui son projet de création d’une autorité organisatrice du logement (AOL) en Ile-de-France. Autorité? « L’idée, ce n’est pas d’imposer la construction de logements, mais d’identifier les besoins. Les maires signent les permis de construire depuis 1982 (NDLR : date de la décentralisation). Mais on ne peut pas laisser les 1 282 maires de notre région — soit autant de plans locaux de l’habitat — résoudre une crise qui les dépasse », martèle Emmanuelle Cosse, vice-présidente (EELV) du conseil régional chargée du logement.
« Ce que nous voulons, c’est faire de la stratégie. Pour sortir l’Ile-de-France de la crise, il faut non seulement faire du quantitatif, mais regarder les types de logements dont on a besoin », poursuit l’élue. Clairement, l’échelle communale n’apparaît plus à la mesure de l’enjeu. « On est a la ramasse! s’irrite Emmanuelle Cosse. On ne propose par exemple que 38000 logements en offre sociale… pour 600000 étudiants! »
Chef de file de l’opposition, Valérie Pécresse (UMP) tire à boulets rouges sur ce projet qu’elle surnomme « le Slif » (syndicat du logement en Ile-de-France), en référence au Stif (Syndicat des transports en Ile-de-France) : « Je ne crois pas en ce gros machin tutélaire, alimenté par de nouvelles taxes. Le Slif, ça va être un cauchemar. On va rajouter des règles partout. Qu’y a-t-il de commun entre l’urbanisation de Marne-la-Vallée ou de Clichy? » L’ex-ministre du Budget de Nicolas Sarkozy se dit persuadée que les maires ne se laisseront pas imposer un « diktat » : « On se croirait revenu au temps des Soviets! Et puis, pas besoin d’un Slif pour faire une cartographie des besoins de logements. »
Emmanuelle Cosse se veut rassurante : « Les élus locaux siégeront à l’AOL. » Elle rappelle aussi que la région s’est engagée à mettre 1 Md€ sur la table durant la mandature pour la création de logements sociaux. Mais il faut « coordonner » tout ça, ne pas oublier la grande couronne, pour se focaliser uniquement sur la proche banlieue… et se montrer suffisamment persuasif pour convaincre tous les élus de jouer le jeu.
Le Parisien