Selon Dominique Hoorens, chef économiste de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui représente 720 bailleurs, le manque à gagner est de... 6 milliards d'euros entre le 1er janvier 2018 et la fin 2020. « C'est six milliards d'économie pour l'État et zéro augmentation de loyer pour les locataires, mais c'est à mettre en regard de nos 20 milliards d'euros de loyers annuels. » Autrement dit, cela représente une perte de 10"% de budget annuel pour les offices HLM.
À la veille de la présentation du projet de loi de finances (PLF) 2020, l'USH veut donc peser sur les décisions politiques du gouvernement avec son 80e congrès sur le thème des « Habitations à loyer modéré, un modèle français ».
Car si 2 millions de personnes se trouvent aujourd'hui dans l'attente d'un logement social, deux tiers du même panel se disent « surpris » d'apprendre que huit Français sur dix y sont éligibles.
Autre point de crispation : le futur revenu universel d'activité (RUA). Les bailleurs sociaux redoutent que l'APL se transforme en « supplément » à côté de la fusion des autres aides.
Ce chiffre, les offices HLM le connaissent bien depuis deux ans : c'est leur calcul du manque à gagner depuis l'élection d'Emmanuel Macron, entre la réduction du loyer de solidarité, la suppression de l'APL accession, la contemporanéisation des aides et bien sûr la baisse des APL. Pour cette dernière, il n'y a en outre quasiment pas de non-recours, tant les bailleurs l'évoquent systématiquement auprès de leurs locataires, ne serait-ce que pour se financer...
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L'ATTENTE DE « MAIRES BÂTISSEURS »
Qu'ils vivent en zones rurales ou urbaines,
les administrés accordent une place centrale à la question du logement.