Depuis des années, les personnes qui font le 115 sont aidées, orientées et relogées (en hôtels faute de logements dédiés aux familles) par les SIAO, les Services Intégrés d'Accueil et d'Orientation, dans chaque département d’Île-de-France. Sont prioritaires : les familles avec enfants de moins de 3 ans, les femmes enceintes, les victimes de violences ou encore les personnes handicapées.
Ces critères doivent être appliqués dans tous les départements, mais certains n'auraient pas été respecté à la lettre ces directives. Le SIAO des Hauts de Seine en particulier, car jusqu'à présent, quand d'autres 115 de la région refusaient l'accueil à des SDF, celui du 92 ouvrait ses portes et fermait les yeux. Une famille avec un enfant âgé de 3 ans et 1,2,3, etc jours était aidée.
Une situation qui n'a pas plu à la DRIHL, la direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement, qui pilote les SIAO. Désormais, d'après plusieurs sources au Samu Social, avec l'Etat qui réduit les budgets et la DRIHL qui surveille, impossible pour le SIAO du 92 de pêcher par générosité.
400 personnes se retrouveront à la rue
Tout ceci a un impact concret sur les plus démunis : par exemple une famille logée en hôtel et dont l'enfant fête aujourd'hui son 3ème anniversaire, est menacée d'expulsion dès ses 3 ans et 1 jours. Certains critères ont également été affinés : sont prioritaires les personnes "lourdement" handicapées.
Dans 3 semaines, entre 150 et 200 familles, soit environ 400 personnes, se retrouveront à la rue. Une aberration dénoncée par plusieurs élus du département, la députée Elsa Faucillon et le maire de Gennevilliers, Patrice Leclerc, et par les associations qui accompagnent les SDF ou les expulsés, comme le DAL. Ils appellent l'Etat à trouver rapidement de vraies solutions d'hébergements.