Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Recherche

Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

1 février 2022 2 01 /02 /février /2022 18:26

Des habitants de trois immeubles HLM de la commune de Seine-Saint-Denis se plaignent de mauvaises conditions de chauffage depuis une réhabilitation thermique menée en 2017. Le bailleur social a fait réaliser une étude thermique, dont les résultats ne sont pas encore connus.

Les Lilas (Seine-Saint-Denis), le 26 janvier. Certains locataires, comme Jacques, 82 ans, n'ont plus les moyens de se chauffer correctement. LP/E.M.

Les Lilas (Seine-Saint-Denis), le 26 janvier. Certains locataires, comme Jacques, 82 ans, n'ont plus les moyens de se chauffer correctement. LP/E.M.

L’immense vue sur Paris et la Seine-Saint-Denis ne suffit pas à faire oublier l’air froid qui circule dans le salon de Janina. L’élégante retraitée de 67 ans porte d’épais chaussons de laine, un pantalon doublé d’un collant et trois chandails superposés. Malgré cela, elle a froid, dans son appartement situé au 11e étage de la rue des Bruyères, aux Lilas. Le petit thermomètre suspendu dans son entrée donne le verdict : 13 degrés.

Comme plusieurs locataires de cet ensemble de trois immeubles HLM gérés par le bailleur Seqens, soit 242 appartements, Janina n’allume pas, ou presque, ses radiateurs électriques. « Je n’ai pas les moyens : j’ai 800 euros de retraite, je ne peux pas me permettre de chauffer, glisse l’ancienne manipulatrice radio. J’allume une heure, au moment où je mange. Sinon, je bouge tout le temps. »

«Prendre son petit-déjeuner quand il fait 16 degrés, ce n’est pas chaud»

Quelques étages plus bas, un autre rituel s’est mis en place il y a quelques années, dans le logement de Jacques, 82 ans. « En me levant, je mets le radiateur de la salle de bains à 20 degrés et je vais prendre ma douche quarante-cinq minutes plus tard, sinon il fait trop froid, raconte-t-il. Le reste du temps, je mets à 16 degrés. » Même dans la cuisine : « Prendre son petit-déjeuner quand il fait 16 degrés, ce n’est pas chaud », commente l’enseignant retraité, vêtu de ses trois épaisseurs.



Une situation scandaleuse, pour les membres de l’Association de colocataires Paris Bruyères (ACPB), qui multiplient les démarches et les courriers pour y remédier. « Jusqu’en 2017, nous étions équipés d’un chauffage au sol électrique et de convecteurs. Le bailleur s’assurait que la température monte à 14 degrés avec le chauffage au sol et on allumait les convecteurs si on voulait chauffer plus. Dans les faits, la plupart des locataires ne les allumaient jamais », explique le président de l’ACPB, Jean-Pierre François. Car le chauffage au sol suffisait la plupart du temps pour assurer le confort des locataires.

Les familles demandent une révision de l’isolation

« Puis, le bailleur a annoncé qu’il allait faire une réhabilitation thermique mais seulement sur les pignons, poursuit leur porte-parole. Ceux en façade n’ont rien eu du tout et n’ont plus eu le chauffage collectif car le bailleur a remplacé le chauffage au sol par des grille-pain, des radiateurs électriques dits intelligents. »

Intelligents, on ne sait pas ; coûteux, c’est certain. « En 2019, j’ai chauffé avec ça et j’ai eu une facture astronomique, alors j’ai arrêté. J’ai acheté des bains d’huile et ma facture a été diminuée de moitié », retrace la trésorière adjointe de l’ACPB Myriam Laplanche. Un rapide coup d’œil à ses comptes lui permet de chiffrer la différence : « 240 euros par mois de facture pour l’hiver 2019-2020 et 120 à 140 euros par mois pour l’hiver d’après. »

Selon une étude récemment menée par l’ACPB, 133 familles se disent « mécontentes » du chauffage et 144 réclament la pose de persiennes pour améliorer l’isolation. « Le bailleur a fait une étude thermique mais nous n’avons pas les résultats, poursuivent les membres de l’amicale des locataires. Notre demande n’est pas aberrante, certains ne se chauffent pas ! Chez eux, il fait entre 14 et 16 degrés. »

« Au lieu de progresser, on recule, tacle Janina. On est au XXIe siècle et on ne peut pas se chauffer. On veut des radiateurs plus économiques. »



Le bailleur Seqens confirme qu’une étude thermique a été réalisée. « Un retour est prévu auprès des représentants des locataires le 17 février », annonce-t-il. Il justifie ainsi la modification du système de chauffe : « Lors de la réhabilitation de la résidence réalisée dans la concertation, les trames chauffantes ont été supprimées car elles étaient dégradées et irremplaçables. Des convecteurs électriques de nouvelle génération ont été installés, d’où le report sur le budget électricité. En contrepartie, les acomptes de charges chauffage ont été supprimés. »

Le bailleur précise aussi avoir mené « deux campagnes de sensibilisation auprès des locataires. Nous sommes conscients que ces équipements impliquent de nouveaux usages », admet-il.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Pages

Service Public du logement

j-aime-HLM-SP.jpg

 

Soyons connectés !!!

Inscrivez-vous.jpgPour être informé chaque fois qu'un article est mis sur le blog,
inscrivez vous ci dessous en indiquant votre adresse émail.

Histoire des structures de la CGT

Voir la vidiéo en cliquant sur le lien suivant : link

structures-CGT.JPG