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20 novembre 2014 4 20 /11 /novembre /2014 21:19

André Yché, lieutenant-colonel de la privatisation des HLM

HD HUMANITE DIMANCHE SUPPLEMENT 13 / 19 NOV 14

 

ll est à la tête du plus grand bailleur de France. Il a théorisé la vente de logements sociaux, la transformation des organismes en gestionnaires de portefeuilles d'actifs immobiliers. Il a fait des notes blanches à Nicolas Sarkozy. Et il est toujours en place...

Inquiétant paradoxe Le meilleur promoteur de la marchandisation des HLM est aussi celui qui dirige le plus gros bailleur social de I Hexagone. II s'agit en l'occurrence d'André Yché, président du directoire du groupe SNI (Société nationale immobilière), avec un parc de 270000 logements. Ce militaire de carrière a intégré la Société nationale immobilière bailleur historique des armées, en 1999, après un passage au cabinet d'Alain Richard, ministre de la Défense du gouvernement Jospin. Sous sa direction, la SNI va se lancer dans une politique de concentration effrénée, agglomérant treize sociétés HLM Le nouveau groupe va rapidement devenir l'un des acteurs les plus puissants du secteur, grâce au soutien de la Caisse des dépôts et consignations, la banque de l'État, publique, dont la SNI est une filiale à 100%. Une position qui n'empêche nullement André Yché de vouloir dynamiter un « modèle HLM traditionnel en voie d'épuisement ». « Les vieilles recettes (. .), à commencer par le recours excessif à l'argent public ne fonctionnent plus. II est urgent d'en expérimenter des nouvelles». écrivait-il, cet été dans une tribune au « Figaro » On doit le reconnaître cet ancien lieutenant colonel de l'armée de l'air mène son combat au grand jour II a même publié son plan de bataille dans un livre, en 2011. pour dissoudre le logement public dans le marché libre Tout y est !

 

Face à la baisse inéluctable des aides publiques et la hausse des valeurs foncières, acceptée comme allant de soi, il faut, selon lui, trouver des financements en activant « les actifs immobiliers constitutifs du parc HLM », qui représentent « du capital mort» Ce capital dormant, « définitivement exclu des circuits économiques, tout comme les biens du clergé sous l'Ancien Régime » est pourtant la source de « plus-values latentes ». C'est écrit noir sur blanc « Ignorer le stock de plus-values latentes recelées dans le parc de plus de quatre millions de logements (de l'ordre de 200 milliards d'euros, 100 milliards d'euros pour les seules ESH) revient à mettre a la charge de la collectivité tout le poids de l'action publique ». II faut donc vendre Une cession des logements HLM aux locataires serait d'ailleurs une « opportunité » pour chacun d'entre eux de se constituer un patrimoine ».

L'accession à la propriété est même le « point clé » pour « relancer les parcours résidentiels » Selon lui. la crise du logement ne peut se régler qu'en accélérant le taux de rotation au sem du parc, et au final faire sortir ceux qui le peuvent du logement social N'hésitant pas. au passage, à proposer une remise en cause du droit au maintien dans les lieux des habitants Cette idée dangereuse, réservant les HLM aux plus démunis, a été récemment reprise par Manuel Valls

Mais André Yché ne s'arrête pas en si bon chemin Pour dynamiser le logement social, il faut « instiller des mécanismes de gestion privée » dans la gestion dcs organismes du logement social qu'il appelle dorénavant « les opérateurs immobiliers globaux ».

« Constructeurs, vendeurs, syndics gestionnaires de copropriétés, [ ] ils doivent acquérir progressivement toutes les compétences de gestionnaires de portefeuilles d'actifs immobiliers»

Une note blanche synthétisant ses propositions, sans signature, comme celles des RG. avait été remise à Nicolas Sarkozy, alors à l'Elysée Mais André Yché. qui se voyait, dit-on dans les cercles des dirigeants HLM. ministre du Logement en cas de victoire de la droite en 2012, est toujours en place. Et certaines de ses idées, on l'a vu, sont aujourd'hui reprises par l'exécutif. L'homme sait ménager ses réseaux il a été épingle par la presse parce qu'il avait embauche le fils du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian En toute tranquillité il peut mener sa révolution au sem de la SNI qui devrait être le bras armé de l'État en matière de logement II attend d'ici à la fin de l'année le blanc-seing de l'exécutif pour mettre définitivement la mam sur Adoma bailleur spécialisé dans l'insertion par le logement.

Avec l'espoir d'empocher les « plus values latentes » de son parc particulièrement bien situé, souvent au cœur des villes Fin septembre, il a fait adopter par son conseil d'administration un nouveau groupement d'intérêt économique (GIE) pour mutualiser

les outils de maîtrise d'ouvrage entre des entités assurant des missions sociales (Efidis, Osica ) et d'autres en charge d'activités dans le secteur libre

Un mélange des genres épingle par le dernier rapport de la MIILOS. Aujourd'hui, ce gestionnaire de logement social a une autre priorité que le logement social développer le logement intermédiaire Après de nombreuses réunions avec Emmanuel Macron, à l'Elysée, il a obtenu de l'État des moyens financiers pour développer 30000 logements en secteur libre, avec des prix entre le logement social et les prix du marché Et qui permet aux investisseurs privés d'obtenir une rentabilité de 5 % sur leurs investissements

 

P. DU.

 

(I) « Logement, habitat et cohesion sociale, au delà de la crise, quelle societe voulons-nous pour demain' » Éditions Mollat, 2011

 


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