Le reportage de la manifestation se situe au milieu environ 10 minutes après le début du journal
Voir également les actions menées sur Argenteuil Bezons:
Récemment, dans plusieurs résidences HLM de Pierrefitte-sur-Seine, Epinay ou Saint-Denis, et plus particulièrement dans celles gérées par Plaine Commune Habitat, des gardiens d'immeubles ont été sauvagement agressés.
Pourtant leur présence est absolument nécessaire car ils sont les garants du maintien du cadre et des bonnes conditions de vie que peut attendre tout citoyen locataire d'un logement HLM.
L'ensemble des amicales de locataire affiliées CNL dénonce une inquiétante recrudescence de ces agressions et s'associe aux initiatives qui ont déjà été prise par les bailleurs, les élus, le personnel.
Il est donc urgent de prendre des dispositions qui doivent être à la fois d'ordre sécuritaire et social.
- Mise en place dans tous les quartiers sensibles d'une police de proximité via les UTEQ pouvant intervenir rapidement, mais devant également faire un important travail de prévention. Cette mesure déjà mise en application dans le quartier Franc-Moisin de Saint-Denis a prouvé son efficacité.
- Mise en place d'une structure de détection et d'accompagnement social, permettant d'identifier dés que possible, en particulier dés l'école, les difficultés potentielles.
- Rassembler tous les acteurs intervenant sur les quartiers (élus, organismes publics, bailleurs, écoles, commerçants, assistantes sociales, associations…) pour mettre en place et avoir des actions cohérentes et efficaces dans tous les domaines.
En conséquence, Monsieur le Préfet, nous vous demandons d'organiser la tenue exceptionnelle d'une table ronde avec tous les responsables concernés afin de mettre en place toutes ces dispositions.
Nous vous remercions Monsieur Le Préfet de l'attention que vous porterez à notre demande.
Présidente de la section CNL : Chantal Delahousse
Administrateurs CNL de Plaine Commune Habitat : Claude Le Holloco, Françoise Roblin
Plaine Commune Habitat et ses gardiens disent disent stop aux agressions
Assemblée générale, manifestation de la bourse du travail à la sous-préfecture et rencontre avec les autorités de l’État : le 28 mai, salariés, bailleur, associations de locataires ont donné de la voix pour ne plus être victimes de la recrudescence de la violence.
« Ne dites pas “Touche pas à mon gardien”, sinon ils vont encore plus nous casser la tête. » Petite, cigarette au bec, cette salariée de Plaine commune habitat, gardienne depuis vingt-sept ans, chambre ses collègues dans le cortège qui défile le 28 mai, à midi, de la bourse du travail à la sous-préfecture.
En vérité, à elle, il ne lui est jamais rien arrivé. Elle vient de La Courneuve et explique que dans sa cité, tout va bien. À la différence de celle d’en face où tout va mal. Les gardiens, à leur manière, sont des sociologues : « Dans certains endroits de nos villes, c’est le 16e, alors que dans d’autres, parfois à une rue d’intervalle, c’est Chicago. »
Avant la manifestation placée sous le thème « attention ! Vivre ensemble en danger », plus de deux cents personnes (personnel de PCH, associations de locataires, élus de la majorité municipale) sont réunies en assemblée générale suite à une série d’agressions de gardiens, cinq au total dans la dernière période, à Épinay, La Courneuve et Pierrefitte.
À la tribune, autour de Stéphane Peu, président de l’office public, c’est l’union sacrée de la représentation. Tous les syndicats (CGT, FO et la toute nouvelle UNSA) sont là. Les deux amicales de locataires (Vivre ensemble et CNL) ainsi que la direction de l’organisme. Chaque intervenant indique une solidarité sans faille avec les agents victimes d’une recrudescence de la violence et Stéphane Peu souligne l’importance de ce front commun : « Nous portons ensemble des revendications pour que les agents de tous les service publics travaillent en sécurité. Sinon, c’est la loi du plus fort, la mafia qui prend le dessus. »
Le président de PCH indique l’argumentaire qu’une délégation développera à l’issue de la manif au sous-préfet et à un émissaire du préfet. Il rappelle qu’en 2007, suite à des agressions graves et répétées à Franc-Moisin, la ministre de l’Intérieur de l’époque, Michèle Alliot-Marie, s’était rendue sur place et avait lancé l’expérimentation des UTEQ.
Ces unités de police de proximité, explique Stéphane Peu, ne résolvent pas tout, « mais elles améliorent la situation, de l’avis de tous les acteurs de terrain. La première revendication est donc de généraliser leur présence dans tous les quartiers qui en ont besoin ».
La deuxième revendication rejoint celle formulée récemment par le président du conseil général et évoqué par le préfet Nasser Medha lors de son départ de Seine-Saint-Denis : le département doit bénéficier des mêmes moyens de droits communs que les autres, en termes d’enseignants (ils sont moins remplacés qu’ailleurs), de police (il manque 400 policiers), de justice (c’est l’engorgement), de confort pour faire établir des papiers par l’administration (l’attente est plus longue ici)…
Cette demande d’avoir des services publics à la hauteur s’inscrit en contradiction avec la réduction générale des politiques publiques (RGPP) mise en place par Nicolas Sarkozy qui instaure la suppression d’un fonctionnaire sur deux au moment des départs à la retraite. « C’est une faute politique d’agir ainsi et c’est aussi une politique qui peut s’avérer criminelle », a prévenu M. Peu devant l’assistance réunie à la bourse.
La réunion en sous-préfecture a débouché sur un nouveau rendez-vous le 10 juin, avec le préfet Christian Lambert. Et il a été émis l’idée de constituer un groupe de veille police-justice-bailleur lors des rénovations urbaines qui bouleversent les habitudes et, par la même, perturbent les réseaux de trafiquants.
La direction de PCH a également insisté sur le besoin d’une assistance policière et judiciaire renforcée pour régler les squats. Le lundi de Pentecôte, le bailleur s’est fait chiper un logement déjà attribué à Franc-Moisin sans pouvoir pour l’instant le récupérer.
Dominique Sanchez
Une centaine de gardiens d’immeubles de Plaine Commune Habitat ont manifesté hier matin devant la mairie de Pierrefitte-sur-Seine pour dénoncer l’insécurité dont ils sont victimes. Ils étaient « particulièrement remontés » au lendemain de l’agression de l’un des leurs à la résidence Gallieni, située le long de la nationale 1, face à la cité des Poètes.
Alors qu’il se trouvait mercredi en fin d’après-midi dans sa loge avec un locataire, le gardien de cette résidence a été gazé avec un extincteur par deux inconnus. « Ils l’ont appelé pour qu’il sorte de sa loge. Une fois dehors, ils l’ont gazé. Ils ont ensuite cassé la porte vitrée de la loge, puis ils se sont enfuis à scooter. Ça a été très vite », raconte un de ses collègues. La victime devrait déposer plainte ce matin.