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Fier.e.s de travailler pour le service public du logement

 

 

23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 08:22

Le ministre du budget vient d’annoncer de nouvelles mesures d’austérité qui vont mettre à mal la situation du logement en 2011. A nouveau, ce sont les ménages modestes et le logement social qui sont attaqués. La CNL dénonce vigoureusement cette aggravation de la crise du logement.

Le gouvernement a décidé de supprimer la possibilité, pour les étudiants et leurs familles, de cumuler l’Aide Personnalisée au Logement et la demi-part fiscale attribuée pour enfant à charge. Alors que les jeunes rencontrent d’énormes difficultés pour accéder à un logement et qu’ils doivent souvent compter sur les solidarités familliales pour financer leur logement dans le cadre de leurs études, une telle mesure est totalement injuste et scandaleuse.
Pour la CNL, cette annonce est d’autant plus insupportable que les aides au logement n’ont pratiquement pas été relevées depuis des années et que le nombre de ménages en situation d’impayés ne cesse d’exploser.

Par ailleurs, la confédération Nationale du Logement dénonce vigoureusement la chute vertigineuse des financements pour le logement social. En effet, il est prévu que les aides à la construction chutent de 74% entre 2010 et 2011, alors qu’elles sont déjà à un niveau historiquement bas. De plus, le gouvernement va continuer de ponctionner le 1% logement pour financer l’ANAH et l’ANRU, à hauteur de 1.25 milliard d’euros par an. C’est, à nouveau, un véritable hold-up, un détournement de la mission de cette institution et des moyens financiers en moins pour le logement social.

Pour la CNL, le plan de rigueur est en marche et frappe les couches populaires ainsi que les secteurs sociaux et publics.

Alors que le pays traverse une crise économique et sociale sans précédent, le gouvernement poursuit sa désastreuse logique de désengagement total de la construction et de la réhabilitation du logement social en France en faisant reposer son financement sur d’autres acteurs. Pour la CNL, une fois de plus, ce sont les ménages, notamment les plus modestes, qui vont être les premières victimes de ces coupes budgétaires. Plus intolérable encore, c’est le principe même de solidarité nationale qui est bafoué avec ces nouvelles mesures.

La CNL mettra tout en œuvre pour contrecarrer cette politique d’austérité et appelle au rassemblement et à la riposte. Elle exige que les parlementaires, au moment du vote du budget, prennent leurs responsabilités en refusant catégoriquement de telles propositions socialement et économiquement injustes.

La CNL demande :

  • La mise en œuvre d’un Service public national et décentralisé du logement et de l'habitat
  • Le gel des loyers dans tous les secteurs locatifs
  • La revalorisation de 25 % des aides personnelles et la prise en compte dans le calcul de la totalité du coût des charges locatives 
  •  La construction annuelle de 180 000 logements locatifs véritablement sociaux,
  •  L’arrêt de toutes les saisies, expulsions, coupures d’eau, de gaz et d’électricité
  • La garantie et l’amélioration du statut d’occupation des locataires

Budget 2011 : LA CASSE SOCIALE CONTINUE !

La Confédération Syndicale des Familles s’élève vigoureusement contre les mesures annoncées pour 2011 par le Ministre du budget François Baroin. Une fois encore, les choix politiques sont clairs : les familles populaires et les classes moyennes seront les premières victimes de ces coupes budgétaires !

 

Au premier rang des mesures prônées par le gouvernement, une réduction massive du soutien de l’État aux politiques publiques du logement :

 

· Il ne sera plus possible, pour les étudiants et leurs familles, de cumuler l’APL et la demi-part fiscale attribuée jusqu’ici pour enfant à charge ;

 

· Les fonds en faveur de la construction de logements sociaux vont chuter de 74% entre 2010 et 2011, alors qu’ils étaient déjà descendus à un niveau historiquement bas en 2010 

 

La CSF dénonce aujourd’hui le cynisme des choix opérés par le gouvernement :

 

Quelle est la logique de cette politique, alors que des millions de familles souffrent de la pénurie de logements à prix abordable et que les impayés de loyers ont encore augmenté de 13% l’an dernier ?  

 

Quelle est la logique de cette politique, alors que les aides au logement n’ont déjà quasiment pas été réévaluées depuis plus de 10 ans (+ 0,32% en 2010, en pleine crise économique !) et qu’elles sont déjà nettement insuffisantes pour permettre aux familles de faire réellement face à leurs dépenses de logement ? 

 

Quelle est la logique de cette politique qui cible les étudiants et leurs parents, alors que les jeunes sont sans doute aujourd’hui les plus mal lotis en matière d’accès au logement et que la solidarité familiale joue dans ce domaine un rôle irremplaçable ?

 

La Confédération Syndicale des Familles appelle ses partenaires, et notamment les mouvements de jeunesse, à se mobiliser activement aux côtés des familles pour contrer les projets du gouvernement.

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 21:08

Vous trouverez ci après le dossier du Nouvel Observateur suite à l'interview de gardiens de l'Office victimes d'agressions: Gardiens Novel Obs 08072010 Gardiens Novel Obs 08072010  . Encore un article stigmatisant la banlieue oubliant de dénoncer les causes et en mettrant sous silence les revendications, les actions pour y remédier !!!

 

Les gardiens mériteraient de davantage de considération et de reconnaissance.

 

 

solidaire pour vivre dans la tranquilliteAgissons ensemble pour :

-         - le maintien et le développement des services publics afin de permettre l’accès aux droits pour tous, notamment le droit au logement de qualité à un prix abordable

-        - réduire les inégalités par une autre répartition des richesses

-        - construire un avenir basé sur le progrès social pour tous

 

A chacun de prendre ses responsabilités, refusons ensemble le fatalisme et la résignation

-         en renforçant le lien social et citoyen entre les salariés, entre les locataires, entre les habitants

-         en intervenant pour favoriser le dialogue, le respect et créer les conditions pour mieux vivre ensemble (en respectant notre cadre de vie, ne pas laisser se propager les actes d’incivilités, de vandalisme,… sans réagir)

-         en s’organisant collectivement (amicales de locataires, syndicats, organisations) pour défendre nos conditions d’habitat, d’environnement, notre pouvoir d’achat, nos acquis sociaux (retraite, protection sociale,…)

-         en interpellant les élus, les pouvoirs publics, les bailleurs… afin de mieux prendre en compte les besoins de la population. 

 

Tout ne changera pas du jour au lendemain, seules la détermination et la persévérance sont efficaces. Mais dés aujourd’hui nous pouvons agir ensemble, rencontrons nous, analysons la situation, élaborons des propositions et des actions pour les faire aboutir.

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 11:31

Didier MARIE, Président du Département de Seine-Maritime et Président de l’office Public d’HLM Habitat 76
 

« Le gouvernement demande des engagements forts aux bailleurs sociaux mais enclenche, en réalité, un processus de déconstruction du parc de logements sociaux. « Construire à un prix abordable » réclame non seulement des moyens mais aussi une juste répartition de l’effort.

Or l’État consacre 600 M€ aux dispositifs fiscaux d’incitation à l’investissement locatif privé, sans contrepartie sociale, et réduit ses crédits au logement social à 480 M€ ! Quant au recentrage des aides, il n’est qu’un prétexte à leur diminution. Faudra-t-il vendre une partie du parc HLM pour compenser ces désengagements ? Le gouvernement dévoie les objectifs d’accession sociale à la propriété et préfère le mirage « d’une France de propriétaire ».

Et que dire du sort réservé aux collectivités tant les réformes préparent leur affaiblissement ? Les Départements, acteur utile à l’équilibre territorial et social, doivent pouvoir continuer de porter une vision globale en matière de logement pour accompagner l’ensemble des territoires, urbains ou ruraux. L’urgence nous commande de bâtir un véritable Pacte pour le logement. Sécurisons les financements, dotons-nous d’objectifs communs, lisibles et applicables, mais ne cassons pas l’expérience et le volontarisme concrétisés sur le terrain par les organismes HLM et les collectivités locales. »

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 19:56

Vous pouvez consulter ce rapport en cliquant sur le lien suivant: http://www.ccomptes.fr/fr/CRC13/documents/ROD/IFR201011.pdf

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 19:35
Deux mois sans ascenseur pour des locataires d'Habitat du Nord à Ronchin

Voir reportage vidéo: http://nord-pas-de-calais-picardie.france3.fr/info/nord-pas-de-calais/ronchin--l-ascenseur-maudit--63439206.html?onglet=videos&id-video=lille_1222946_00000FWP_070620101130_F3

 

samedi 05.06.2010, 05:13  - La Voix du Nord

 L'intervention de Kevin et Momo de l'association Le Tremplin permet de soulager un peu la peine des locataires. L'intervention de Kevin et Momo de l'association Le Tremplin permet de soulager un peu la peine des locataires.
|  ON EN PARLE |

La grogne s'installe chez les locataires d'un appartement de la résidence Comtesse de Ségur à Ronchin. Depuis le 22 mai, ils sont privés d'ascenseur. Celui-ci ne devrait être remis en service que le 21 juin comme nous l'a confirmé hier la société Otis. PAR FRANÇOIS FLOURENS

 

villeneuvedascq@lavoixdunord.fr PHOTO LA VOIX

 

À la main, il tient une pétition qui a déjà recueilli plus de cent signatures. Mohammed Rahibi compte l'adresser au directeur d'Habitat du Nord, le bailleur social qui gère la résidence. « Vous savez, c'est dur, beaucoup de personnes âgées habitent l'immeuble. On demeure au huitième étage, ma femme a des difficultés pour se déplacer, elle a déjà raté plusieurs rendez-vous médicaux. On nous dit que la panne est liée à un acte de vandalisme.

 

Pourtant il y avait des gens dans l'ascenseur quand il s'est arrêté. » Mohamed s'en souvient parfaitement parce que c'était le soir du match de football entre la France et le Costa Rica. « J'ai entendu un vacarme, c'était les gens coincés à l'intérieur qui appelaient au secours. Nous avons appelé au numéro indiqué, mais la personne nous a répondu que le gestionnaire avait changé. Elle a bien voulu contacter la société Otis qui s'en occupe maintenant. Nous avons alerté les pompiers qui nous ont répondu qu'ils ne s'occupaient plus de ce genre d'intervention. » Au centre de secours de Lesquin, on confirme que ce n'est plus de la compétence des pompiers. On confie même que les demandes d'interventions sont assez fréquentes dans ces immeubles de Ronchin.

 

La société Otis pour sa part indique que la réparation va prendre du temps pour un problème de disponibilité des pièces de rechange.

 

« Il faut remplacer une porte de cabine et une porte palière qui sont défectueuses. La réparation ne pourra pas intervenir avant le 21 juin », indique-t-on du côté de la société Otis. Ce délai pourrait être plus long selon Xavier Gernez, directeur d'agence chez Habitat du Nord. « Les pièces sont en commande et le service commercial d'Otis m'a laissé entendre que les délais seraient de 7 à 8 semaines, soit une réparation envisageable vers le 15 juillet. » Pour lui, la porte a peut-être été forcée par les personnes qui se sont trouvées coincées dans la cabine. Il précise que les actes de vandalisme ne sont pas rares dans les immeubles qu'il gère.

 

Une nouvelle qui ne ravit évidemment pas les locataires dont certains doivent monter dix étages !

 

Heureusement, depuis peu, des bénéficiaires de l'association d'insertion villeneuvoise Le Tremplin ont été mandatés par le bailleur social pour aider les personnes à monter leurs courses ou leurs paquets. Kevin, 17 ans et Momo, 30 ans, accueillent les gens dans le hall de 14 à 18 h. Une autre équipe les a précédés ce matin.

 

« On accomplit souvent ce genre de mission dans la région, à Armentières, à Loos ou Lesquin. On est déjà venus pour un problème d'ascenseur dans une autre résidence d'Habitat du Nord à Ronchin », souligne Kevin. •

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 06:22
Les loyers des HLM grimpent trop vite

Selon l'association de défense des consommateurs CLCV, près des deux tiers des organismes HLM ont augmenté leurs loyers au delà du plafond de 1% fixé par le gouvernement.

Près des deux tiers (64,85%) des organismes HLM ont procédé en 2010 à des augmentations de loyer supérieures à 1%, plafond pourtant recommandé par le gouvernement, selon une étude de l’association de défense des consommateurs CLCV publiée jeudi par Le Parisien/Aujourd’hui.

Selon cette enquête annuelle, (à lire ici) et menée auprès de 165 organismes représentant 20% des offices HLM et 37% du parc total de logements, la moyenne des augmentations constatées est de 1,33%.

Selon CLCV, près de la moitié des organismes HLM (49,09%) «ont augmenté les loyers entre 1% et 1,9% et 15,76% ont procédé à des hausses de plus de 2%».

CLCV rappelle que le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu avait, dans une circulaire du 12 octobre 2009, recommandé de ne pas pratiquer des hausses supérieures à 1% en 2010.

L’association demande par conséquent «un gel exceptionnel des loyers pour l’année 2011 pour faire face à la situation actuelle de crise».

La plus importante association de locataires de France, la CNL, avait dénoncé en mars une hausse moyenne de 2% dans les HLM.

 


Hausse des loyers HLM Les recommandations ministérielles bafouées [ 09.06.2010 ]

 

Notre enquête (1) annuelle concernant les hausses de loyer dans les HLM montre malheureusement que, une fois de plus, les recommandations ministérielles ne sont pas suivies par la plupart des bailleurs.

En effet, 64,85% des organismes ont procédé à des augmentations supérieures à 1%, plafond fixé par Benoist APPARU dans sa circulaire du 12 octobre 2009.

La moyenne des augmentations constatées est de 33% supérieure à la recommandation ministérielle. Et il ne s'agit que d'une moyenne, certains locataires ayant subis une augmentation de 5% ! soit 5 fois plus que les directives ministérielles.

Parmi les hausses pratiquées :

  •  
    • 35.15% des organismes augmentent les loyers de moins de 1% ;
    • 49,09% des organismes augmentent les loyers entre 1% et 1,9% ;
    • 15,76% des organismes augmentent les loyers de plus de 2% ;
    • 37,5% pratiquent des modulations de loyers.

Plus choquant : 1,2% des organismes rattrapent encore le gel des loyers effectué en 2000 et 2001. Or, les bailleurs avaient bénéficiés d'avantages fiscaux pour compenser ce gel des loyers pratiqués il y a désormais près de dix ans !

Dans le contexte de crise que nous subissons actuellement, de telles augmentations ne peuvent qu'accentuer la fragilité des ménages HLM.

 

C'est pourquoi nous demandons notamment :

  •  
    • un gel exceptionnel des loyers pour l'année 2011 pour faire face à la situation actuelle de crise ;
    • une analyse des coûts de gestion des organismes HLM et éviter que les loyers ne soient la seule variable d’ajustement utilisée ;
    • le versement des aides personnelles au logement dès le 1er euro ;
    • la revalorisation des aides personnelles au logement d'au moins 10% afin de rattraper la perte de pouvoir d'achat des locataires due à leur décochage compte tenu de la hausse de l'immobilier;
    • la revalorisation du forfait charges pour prendre en considération les hausses
      observées ;

___________________________________________________________

Téléchargez notre enquête [ ici ]

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 23:00

Un article du site Internet Médiapart.

 

VENTE HLM : LE LEURRE ET L’ARGENT DU LEURRE

 

Le gouvernement incite les organismes d’HLM et les autres bailleurs sociaux à vendre leurs logements.

 

Depuis des décennies, les gouvernements de droite incitent nos organismes à vendre du patrimoine. Aujourd’hui, certaines personnalités de gauche les rejoignent pour des raisons qui semblent appartenir davantage à la démagogie qu’à une bonne pratique de la politique du logement. Depuis des décennies, dans leur grande sagesse, les bailleurs sociaux résistent, ne vendent qu’un faible nombre de logements de l’ordre de quelques milliers par an et le font généralement là où cela ne pose pas problème, là où ces ventes n’ont pas de conséquences négatives.

 

Dans le passé, « l’argument de vente » était la mixité sociale. Cet argument était bien faible car la mixité sociale peut s’organiser dans un même immeuble, par exemple par une modulation des loyers permettant à des ménages très modestes de côtoyer des familles aux revenus plus élevés. C’était d’ailleurs la philosophie du prêt locatif à usage social (PLUS).

 

Aujourd’hui, l’argumentaire a changé. La vente de logements sociaux permettrait de construire davantage de logements au total. Il y aurait donc un intérêt économique à la vente pour mieux satisfaire les besoins. A chaque fois que l’on me dit qu’on peut faire plus avec moins et que l’on annonce une augmentation de l’offre alors qu’on en supprime une partie, je trouve qu’il faut examiner soigneusement le raisonnement qui mène à cette conclusion. Je me propose d’examiner ci-dessous le fonctionnement de ce qui apparaît comme un « miracle de la multiplication des logements ».

 

Il n’est pas raisonnable de parler de manière générale de « la vente des logements HLM », tout d’abord pour des raisons territoriales. Autant je ne suis ni favorable ni opposée à la vente de logements sociaux dans des zones géographiques où le marché est détendu et où la demande est généralement satisfaite, y compris pour des personnes modestes, parce que les loyers sont abordables, autant je suis totalement opposée à la vente des logements sociaux dans les zones de marché tendu. A Paris, on compte environ 120 000 familles demandeuses de logements pour environ 12 000 attributions de logements sociaux par an. La moyenne de la durée d’attente est de 10 ans. En région Ile de France, le nombre de familles en attente d’un logement social est d’environ 350 000, soit entre 700 000 et un million de personnes. Toujours en région Ile de France, on trouve les deux tiers des demandes de logements prioritaires et urgentes au titre de la loi sur le droit au logement opposable. Le rythme de construction y est généralement considéré insuffisant. Comment fera-t-on croire à ces familles en attente d’un logement social qu’en vendant des logements on satisfera mieux leurs besoins ? Pour revenir au début de ce paragraphe, ce n’est pas raisonnable. Et si l’idée est de vendre du patrimoine dans des zones de marché détendu pour construire en région parisienne, il est clair que la vente procurera bien peu d’argent pour cet objet.

 

Mais la vente de logements qu’on appellera HLM, pour simplifier, pose également un problème de nature sociologique et politique. Les expériences que nous avons pu connaître de vente HLM se sont généralement traduites par des ventes à un prix inférieur au prix du marché. On arbitre donc en faveur du locataire en place et, pour des raisons prétendument sociales, on va lui permettre d’acquérir le logement à des conditions préférentielles. Au cas où il voudrait ensuite vendre le logement, aucune règle ne s’y oppose et aucune règle ne lui interdit de le vendre plus cher qu’il ne l’a acheté. Le logement est alors soumis aux habituelles lois du marché et peut donner lieu à toute spéculation. Mais si on arbitre en faveur du locataire en place, qui a les moyens d’acheter le logement, on arbitre contre la famille qui attend un logement car ce logement ne sera plus disponible pour une famille modeste, éventuellement reconnue « prioritaire et urgente ».

 

Le choix politique qui est fait ainsi se situe clairement contre les familles les plus modestes. Est-ce la logique du logement social ? Est-ce la logique du droit au logement opposable ? On est de toute évidence en pleine contradiction.

 

Enfin vient l’argument économique : avec la vente d’un logement HLM, on peut construire entre 2,5 et 4 logements nouveaux. C’est oublier quelques modestes détails. On nous dit : il faut renforcer les fonds propres des organismes de logement social par la plus value qu’ils vont faire sur les logements qu’ils vendront. Mais contrairement à une idée reçue, la plupart des organismes bailleurs sociaux sont correctement gérés et assurent non seulement leur équilibre financier mais disposent de fonds propres et les utilisent déjà pour construire. Il y a beau temps qu’ils le font et n’ont pas attendu le gouvernement. Si celui-ci leur fournit les conditions de financement suffisantes pour reconstituer progressivement leurs fonds propres en construisant, il n’y a donc pas besoin de vendre le patrimoine. Ensuite, si dans la plupart des cas la vente d’un logement se fait pour des raisons « sociales » à des prix inférieurs au marché, il ne faut pas compter sur ces plus values pour financer plusieurs logements nouveaux, ce serait déjà bien de constituer des fonds propres pour en construire un seul. Enfin et surtout, les fonds propres des bailleurs sociaux ne suffisent pas pour construire de nouveaux logements, il faut pour construire toutes les autres aides publiques, prêt de la Caisse des dépôts, financement 1% logement, exonérations fiscales, TVA à 5,5% etc. Et ces aides là sont limitées et vont-elles-mêmes limiter le nombre de logements sociaux construits. Il n’y aura pas un seul logement neuf de plus que ce que l’enveloppe de ces aides permet déjà. Et elles s’ajoutent au coût de la construction de logements nouveaux, alors qu’on a vendu des logements sociaux qui ne nécessitaient aucune aide supplémentaire. La vente HLM n’est donc pas le moyen miraculeux de construire davantage et la réalité incontournable est que malgré la vente HLM, on ne construira pas un logement social de plus.

 

Je m’excuse profondément auprès de mes lecteurs de leur infliger cette évidence : lorsqu’on vend un logement HLM, on a un logement de moins que si on ne l’avait pas vendu et on loge une famille de moins que si on l’avait conservé. Plutôt que de consacrer du temps à cette fausse bonne idée, consacrons nous aux vrais problèmes du logement social, l’enveloppe et le montant unitaire des aides publiques, l’orientation de ces aides vers les zones géographiques qui en ont le plus besoin, la rénovation urbaine, l’accès au logement social des publics prioritaires, la revalorisation des aides personnelles, une aide véritable à la réhabilitation des passoires thermiques pour alléger les charges des locataires et améliorer notre balance commerciale…..

 

Et cessons de croire qu’on peut avoir le beurre et l’argent du beurre.

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 23:00

407 logements HLM bloqués dans le XVIe

 (Le Parisien Cécile Beaulieu | 31.05.2010)

 

Alors que l’arrondissement n’a que 2,4 %de logements sociaux, tous les projets de HLM sont bloqués par des recours retardant d’autant les chantiers…

 

Quatre projets de construction d’HLM… Tous bloqués par les riverains.

 

Dans le XVIe arrondissement, construire des logements sociaux relève du tour de force, ou du moins d’une véritable croisade, qui se joue à coups de procès et de procédures, retardant d’autant les chantiers. 407 appartements à loyer modéré sont en attente, dans un arrondissement qui compte 2,4% seulement de logements sociaux.

En témoigne la gigantesque friche de 15000 m2 de la porte d’Auteuil, vide depuis 1985 (voir ci-dessous).

 

Boulevard Suchet, en arrêt devant les grilles du chantier, une jeune mère de famille très impliquée dans le collectif s’indigne : « La porte d’Auteuil va devenir comme les autres portes de Paris : gâchée par de grands ensembles. J’habite en face, mais même si ce n’était pas le cas, je me battrais pour préserver la beauté et la qualité de vie de cet arrondissement. »

 

Rue Nicolo, dans le quartier de la Muette, c’est un petit immeuble de 31 logements sociaux seulement qui est bloqué : « Les riverains ont tenté en vain de faire classer la bâtisse, puis ont attaqué le permis de démolir en référé… Déboutés, ils ont alors choisi d’attaquer le permis de construire et ont utilisé une faille administrative pour obtenir sa suspension, regrette-t-on à l’hôtel de ville. Aujourd’hui, tout est en friche. »

 

Même scénario au 23, rue Varize, où le projet de l’architecte Christian de Portzamparc, et ses 64 logements sociaux, est suspendu pour des raisons techniques de division parcellaire. Et, avenue du Maréchal-Fayolle, les très puissants riverains du quartier Dauphine n’ont pas hésité à débourser 25000 € de frais d’avocat pour tenter de sauver un bunker bâti par l’armée allemande, qui se trouvait là… Avant, finalement, de renoncer pour s’en prendre au projet architectural, dénonçant, mètre en main, la largeur des fenêtres et la hauteur des bâtiments. Les 135 logements attendent… Et le député UMP, Bernard Debré, applaudi par les riverains, a même qualifié « d'immondice inhabitable » le projet architectural pourtant dessiné par l’agence japonaise Sanaa qui vient d’obtenir le Pritzker.

 

« Il y a 3800 demandeurs de logement social dans l’arrondissement, enrage Jean-Yves Mano, adjoint de Bertrand Delanoë en charge du logement, et élu (PS) du XVIe, et à chaque fois que nous tentons de construire, on nous oppose d’interminables arguties juridiques qui n’ont qu’un seul objectif : rester entre soi et empêcher l’accès de l’arrondissement aux personnes qui ont moins de moyens financiers. La vision des HLM est totalement fantasmée! Pourquoi, ajoute-t-il, les enseignants, infirmières, employés, qui travaillent dans le XVIedevraient-ils habiter en dehors?»

 

Un jour ou l’autre, quand seront épuisées toutes les voies de recours, les projets verront le jour, mais les résistances sont tenaces. En pleine réunion publique sur le programme Fayolle, le député-maire (UMP) de l’arrondissement, Claude Goasguen, s’est montré on ne peut plus clair, en affirmant que « le logement social dénature le XVIe ». Le qualifiant même d' « anomalie »…

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 23:00
Paris : HLM en friche dans le ghetto des riches
ENQUETE

Dans le XVIe arrondissement, les programmes de logements sociaux sont gelés sous la pression des riverains, qui multiplient les recours.

 

 

 

Une grande menace pèse sur le XVIe arrondissement de Paris, où 20% des contribuables payent l’ISF et possèdent un patrimoine moyen de 2,95 millions d’euros. La municipalité veut y construire des HLM. Aussi est-ce la révolte dans ce quartier où le nombre de foyers riches est onze fois supérieur à la moyenne nationale.

 

Pour atteindre l’objectif légal de 20% de logements sociaux et amener, au passage, un peu de mixité sociale, l’équipe de Bertrand Delanoë a lancé quatre projets, totalisant 407 appartements, portes d’Auteuil et Dauphine, à La Muette et à Exelmans. Tous ont été stoppés net par une mobilisation tous azimuts des habitants, soutenus publiquement par des élus UMP, dont le maire d’arrondissement, Claude Goasguen. La méthode ? Des recours, ou menaces de recours, déposés devant les tribunaux administratifs par des justiciables suffisamment armés sur le plan juridique pour être efficaces. Les engins de chantier se sont donc arrêtés au stade du terrassement. Et les parcelles, si rares à Paris, demeurent à l’état de friches.

 

  

 

Référé. Tout est suspendu, y compris un petit immeuble de cinq étages, rue Nicolo (à la Muette), qui ne compte pas plus de 31 appartements, dont un tiers de studios et un tiers de trois pièces. «Les riverains ont attaqué de toutes parts.Pour freiner, pour ensabler, faire capoter», s’exaspère Daniel Meszaros, du cabinet d’architectes Projectile, en charge du projet. Des voisins ont d’abord fait venir sur place des inspecteurs de la Drac (direction régionale des affaires culturelles) afin d’obtenir le classement d’un vieil immeublepromis à la démolition pour libérer la parcelle. «Sans intérêt patrimonial», ont conclu les fonctionnaires du ministère de la Culture. Les riverains ont alors attaqué en référé le permis de démolir du vieux bâtiment. Déboutés. Qu’à cela ne tienne : le permis de construire est contesté devant le tribunal administratif et, cette fois, ils ont gain de cause. «Le plan local d’urbanisme (PLU) de Paris est tellement complexe qu’on peut toujours trouver, dans un permis de construire, un petit détail, une faille pouvant motiver son annulation, souligne un haut fonctionnaire municipal. Il suffit d’avoir les moyens de se payer d’excellents avocats.»

 

L’argent n’est pas un problème. L’association Quartier Dauphine Environnement, qui a fait suspendre l’un des projets, a déjà «dépensé 25 000 euros en frais de procédures [devant les tribunaux]», a indiqué à Libération son président, Eric Lefranc. Et elle entend continuer. «Ce projet n’a pas de futur. Nous voulons que le terrain sur lequel on souhaite construire les immeubles demeure un espace vert […]. Les gens qui habitent le quartier ont payé au prix fort leur appartement pour bénéficier d’un cadre de vie agréable», justifie-t-il. D’où viennent les fonds ? De cotisations de riverains déterminés à faire capoter la construction des 135 logements sociaux prévus sur place. L’association, qui compte 500 membres, utilise Internet pour faire rentrer des contributions. Il est possible de faire des dons en ligne d’un montant de 100 à 500 euros, et même de 2 000 euros au titre de «membre bienfaiteur».

 

 

 

Dans les recours, les permis sont passés au crible : largeur de vue, limite séparative des façades, hauteurs des bâtiments, formes architecturales, impact visuel, accès des secours… Toutes les arguties sur des mesures prévues pour le bonheur des futurs occupants de ces immeubles sont utilisées pour mieux torpiller les projets.

 

Dans leurs écrits, ces associations ne mettent jamais en avant leur hostilité au logement social. Elles s’abritent derrière des considérations urbaines, architecturales, ou ayant trait à l’environnement. La défense du cadre de vie est rabâchée dans leurs textes. «Halte au massacre des espaces verts !» peut-on lire sur des communiquésde Quartier Dauphine Environnement, en lutte contre un projet avenue du Maréchal-Fayolle. Un argument peu crédible : l’avenue Fayolle jouxte le bois de Boulogne et ses 846 hectares de verdure. Les 135 logements prévus sur place ne menacent en rien cet environnement privilégié.

 

 

 

Pour mieux combattre ce programme, les riverains s’en prennent aussi à l’architecture des immeubles, pourtant dessinés par l’agence japonaise Sanaa, qui vient d’obtenir le Pritzker, sorte de nobel de la discipline. «Trop novateur», aux yeux des voisins. «Un choix purement pour l’image, au mépris de l’environnement», proclame leur site internet. Le projet a pourtant été approuvé par l’architecte des bâtiments de France. «Architecture bling-bling», balaye d’un revers de phrase Eric Lefranc. Un peu plus loin, le programme de la porte d’Auteuil, qui mêle logements sociaux et logements privés, a lui aussi été dessiné par des professionnels reconnus : Rudy Ricciotti, Anne Demians, Francis Soler, Finn Geipel. Menacé de recours. Celui de la rue Varise (à Exelmans) a été confié au prestigieux Atelier Christian de Portzamparc. Suspendu. Pareil pour la rue Nicolo. «On est écœuré. On a proposé un petit bâtiment organisé autour d’un jardin. On a soigné le moindre détail», s’exaspère l’architecte Daniel Meszaros.

 

 

 

Riverains et élus jurent, la main sur le cœur, qu’ils n’ont «rien contre les logements sociaux». Ni contre leurs bénéficiaires. Ce qui ne convainc pas Jean-Yves Mano, adjoint (PS) au maire de Paris chargé du logement et élu du XVIe : «Tous les stéréotypes sont à l’œuvre.Les gens pensent que les HLM vont faire baisser la valeur de leurs appartements, que des familles à problèmes vont venir perturber leur quiétude…Mais ils n’osent pas le dire comme ça. Alors ils font de la procédure.» A chaque fois, le tribunal administratif a tranché en leur faveur.

 

  

 

«Immondice». Pudiques à l’écrit, les gens se lâchent parfois lors de réunions publiques organisées par les associations. En février dernier, le député UMP Bernard Debré a qualifié d’«immondice inhabitable» le projet de Sanaa. Et le député et maire Claude Goasguen ne veut pas de ces HLM à «proximité immédiate de l’ambassade de Russie, avec qui cela va poser des problèmes de sécurité évidents» (le Figaro du 18 février).

 

 

 

Et tout cela se passe dans un arrondissement qui compte à peine 2,5% de HLM, contre plus de 30% dans les XIXe ou XIIIe. Pourtant le XVIe compte aussi ses demandeurs d’un logement social : 3 800, au total. «Des retraités ou des familles qui éclatent. Ils n’ont plus les moyens de payer des loyers du privé. On a aussi des couples avec enfants logés dans des chambres de bonne», précise Jean-Yves Mano. Ces considérations n’émeuvent pas outre mesure les associations. «Tous les projets de logements sociaux sont bloqués dans le XVIe ? Ce n’est pas notre affaire», lâche sans détour Eric Lefranc.

 

  

 

Par TONINO SERAFINI

 

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 23:00

dal.jpgDALO : Un décret attaque les droits des demandeurs HLM
Décret du 29 avril 2010 – n° 2010-431 – Publié le 2 mai


La fédération Droit Au Logement découvre avec stupeur un décret régressif et défavorable  aux demandeurs DALO, et aux plus précaires, publié en début de semaine par le Gouvernement :


Il porte sur le numéro départemental de demande HLM, qui avait été obtenu dans la loi de lutte contre les exclusions, suite aux combats des mal-logés et du DAL contre le clientélisme municipal des attributions HLM, notamment à Paris.
Celui-ci est obligatoire pour obtenir un HLM, il définit l'ancienneté de la demande, laquelle lorsqu'elle est "anormalement longue", ouvrira droit à partir de janvier 2012 à devenir automatiquement prioritaire DALO : 
 

 

·    Il facilite les radiations : L’absence de réponse à un courrier, à tout moment de l’année, pour fournir une pièce complémentaire  suffira à justifier une radiation.  Une radiation pourra être prononcée par les commissions d’attribution des bailleurs, au risque de favoriser l’arbitraire. Une radiation fait perdre l’ancienneté de la demande ...

·    Plus grave encore, la pérénité de l’ancienneté des demandeurs au moment de l’installation du nouveau dispositif n’est pas assurée, puisque aucune indication n’est donnée dans le décret pour que chaque demandeur conserve son ancienneté, contrairement au Décret précédant du 7 nov. 2000 (article 1 codifié au R 441-2-3 du CCH, et article 4 ci joint). Autrement dit, dès sa mise en œuvre, annoncée pour octobre 2010, l’ancienneté de la demande de nombreux mal-logés sera effacée, leur faisant perdre l’éligibilité automatique à la loi DALO.

·    Il menace d’exclure d’office un grand nombre de migrants, qui sont les plus mal lotis, puisqu’il leur faudra être titulaire d’un titre de séjour de plus 2 ans pour postuler à un logement social. La généralisation des cartes de séjour d’un an renouvelable et les difficultés massives qu’ils rencontrent actuellement pour la renouveler provoquent des ruptures de droits souvent assez longues. Les deux années successives exigées vont générer des exclus du droit à une demande HLM.

·    Il crée un numéro unique pour toute la région Ile de France, sans aucun garde fou contre le risque d’aggravation du processus d’épuration sociale à l’œuvre dans la région, et contre la tentation que pourrait avoir l’Etat de faire des propositions inadaptées au prioritaires DALO.

·    Il privatiser la gestion du numéro départemental HLM, puisque qu’elle pourra être concédée à des agences semi-privées. Jusque-là, étaient compétents les bailleurs sociaux, les Préfectures et à titre facultatif, les communes.
 
·    Il prévoit d’accumuler inutilement des  données personnelles qui devront être obligatoirement fournies  par le demandeur et mises à jour : ressources, employeur, motif de la demande, contact mail ou tél ... Jusque-là une pièce d’identité et une adresse suffisait.

·    Il autorise que ces données soient consultées par un grand nombre d’acteurs et qu’elles soient gérées dans un fichier central au risque d’être un jour assimilées par d’autres fichiers.


Ce décret a pour conséquences d’entraver la généralisation du DALO à tous ceux et celles qui attendent injustement depuis trop longtemps, alors que les pratiques clientélistes continuent à sévir, notamment dans les Hauts-de-Seine.

A l'heure où le monde HLM passe des alliances douteuses avec les promoteurs immobiliers et les bailleurs privés, préconisant notamment de jeter les ménages modestes dans le surendettement, de soutenir les locatifs privés, de faciliter le crédit hypothécaire, ce décret est un nouveau coup porté aux mal-logés et aux précaires.

Nous demandons sa révision pour qu’il soit non plus un moyens d’exclure des mal logés et des sans logis du droit au logement, mais un moyen d’inclure tous ceux et celles qui souffrent de la crise actuelle.

 

Droit au logement : http://www.droitaulogement.org/

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 23:00

 

Société

Construire contre la crise

Les acteurs du secteur ont présenté au gouvernement quinze propositions pour pallier le manque d’habitations et mettre un frein à la hausse du coût du logement dans le budget des ménages.

 

À crise inédite, initiative inédite. Devant l’ampleur sans précédent du déficit de logements accessibles, les acteurs du secteur ont, pour la première fois, décidé de mettre leurs forces en commun. Pendant plus de neuf mois, trente-deux partenaires, aux intérêts aussi divers que la Fédération des promoteurs constructeurs, la Fondation Abbé-Pierre, des associations d’élus, de locataires, des syndicats, des organismes HLM ont échangé pour élaborer ensemble quinze propositions destinées à résoudre ce qui est devenu la deuxième source de préoccupation des Français.

 

Une pénurie de 900 000 logements

À la base de la démarche, un constat commun  : il y a une pénurie chronique de logements (environ 900 000)  ; près de 5 millions de personnes sont mal logées ou en attente de logement social, selon la Fondation Abbé-Pierre. Il y a aussi « un décalage de plus en plus grand entre les prix de l’immobilier et le revenu des ménages », a résumé Marc Pigeon, président de la Fédération des promoteurs constructeurs, à l’occasion de la journée de présentation des décisions des états généraux du logement, mardi dernier. En quinze ans, selon une étude du Crédoc, les prix du logement ont été multipliés par 2,5, soit une augmentation cinq fois plus rapide que celle de l’ensemble des prix à la consommation.

 

Le logement est devenu le premier poste de dépense des ménages, passant de 18 % du revenu disponible en 1984 à 33 % aujourd’hui. Cette hausse a frappé inégalement selon les revenus, contribuant à renforcer les inégalités. L’étude du Crédoc montre ainsi que les catégories modestes sont 17 % de plus qu’en 1980 à déclarer que leur logement constitue une charge lourde. Ils sont en revanche 7 % de moins parmi les classes aisées. Le rêve de l’accession à la propriété, qui permet de désengorger le secteur locatif, devient inaccessible aux 20 % les plus pauvres  : ils ne sont plus que 37 % à être propriétaires, contre 47 % en 1988.

 

Le premier objectif est d’augmenter l’offre puisqu’il faudrait, pour résorber la crise, construire plus de 500 000 logements par an, contre 300 000 actuellement. Pour y parvenir, il convient de garantir les financements. Les acteurs des états généraux proposent que l’État consacre au moins 2 % du PIB au secteur et cesse d’utiliser pour la rénovation urbaine le 1 %, ces cotisations destinées à financer le logement.

 

La relance de l’offre passe aussi par une réforme du foncier, dont les prix ont explosé. Mais si « le problème majeur est de s’assurer que toutes les couches de la population soient logées, l’honneur d’une démocratie, c’est de commencer par les plus modestes », a rappelé Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.

 

L’offre doit donc être adaptée aux besoins des plus pauvres, et respecter un impératif de mixité sociale. Ainsi, la loi de programmation foncière pourrait obliger les communes qui s’y refusent à accepter des logements sociaux, et le parc privé dans les zones tendues devrait être utilisé pour les personnes bénéficiant du droit au logement opposable.

 

Réévaluer les aides et limiter les expulsions

« Accroître l’offre n’est pas suffisant. Il faut des mesures pour accompagner les habitants », a souligné Patrick Quinqueton, président de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes. Il faut donc réévaluer les aides à la personne, qui ne représentent plus qu’une part minime des loyers, mais aussi limiter les expulsions par une politique systématique de prévention. Plus globalement, les acteurs des états généraux proposent de refaire du logement une priorité nationale, via l’adoption d’une loi de programmation pluriannuelle. L’État doit reprendre sa place et « être le stratège et le garant de la solidarité nationale » a résumé Thierry Repentin, président de l’Union sociale pour l’habitat. Mais il doit agir dans le cadre d’une « compétence partagée » avec les collectivités locales et, pour cela, il faudra identifier un « chef de file » et sortir de la « logique du mille-feuille » dans laquelle le logement et la politique urbaine sont cogérés par les départements, communes et régions.

 

Les propositions élaborées par les professionnels doivent maintenant être saisies par les politiques. Pour cela, a rappelé Thierry Repentin, « l’opinion doit se saisir de l’enjeu et faire passer la question du logement au rang de débat de société ».

 

Camille Bauer

 

Humanité du 06/05/2010

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 23:00
La taxe foncière «sans rapport avec la réalité»

Le Conseil des prélèvements obligatoires recommande dans son rapport une «révision périodique» des bases de la taxe foncière, dont l’opacité et l’obsolescence avaient déjà été critiquées en 2009 par la Cour des comptes dans son rapport annuel.

 

Le paysage fiscal est aujourd’hui figé «à la situation des années 1970», avec des appréciations sur la nature du confort des logements devenues obsolètes. Les couloirs sont ainsi «un élément considéré comme une source de confort supplémentaire, ce qui enlève de la valeur fiscale à un appartement classé du XVIIe siècle aux pièces en enfilade», mais en ajoute à un HLM. L’absence de révision des «bases cadastrales» a donc produit «un classement des biens immobiliers sans rapport avec la réalité et peu équitable», relève la Cour des comptes. Par exemple, «un loft d’apparence extérieure modeste, luxueusement aménagé à l’intérieur, chauffé par des radiateurs électriques, donne lieu […] à une assiette fiscale moins élevée qu’un appartement à loyer modéré, de même superficie, qui a le même nombre de salles de bains, un chauffage central et un vide-ordures».

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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 23:00
Les Etats généraux du logement exigent 2% du PIB pour rattraper le retard

| 04/05/2010 | 17:46 | Logement

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ImageForum
Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du Logement et de l'Urbanisme s'exprime lors des Etats Généraux du Logement à Paris le 04 mai 2010.

Les Etats généraux du logement, rassemblement de 37 organismes de professionnels, d'usagers et d'élus, ont exigé de l'Etat de consacrer au moins 2% du PIB à ce secteur pour remédier au manque de logements qui entraîne des prix élevés pesant sur le budget des ménages.

 

 

2% du PIB : c'est ce qu'il faut selon les participants aux Etats généraux du logement qui se tenaient mardi 4 mai à Paris, pour remédier au manque de logements qui entraîne des prix élevés pesant sur le budget des ménages.
Cela impliquerait un effort supplémentaire de l'Etat de 4 milliards d'euros par an, dans le cadre d'une programmation pluriannuelle, pour remédier au déficit structurel de 900.000 logements. Chaque année, quelque 300.000 à 350.000 nouveaux ménages arrivent sur ce marché, selon les organisateurs de la manifestation.
La Fondation de l'Abbé Pierre chiffre entre 3 et 3,5 millions le nombre de mal-logés et à 1,3 million les personnes en attente d'un logement social.
Mais cette idée n'a pas retenu l'approbation du secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu qui considère que la notion même de PIB "ne semble pas être la référence".

Fossé

Pour M. Apparu, "parler d'un critère de 2% de PIB pour le logement ne semble pas être une approche efficace de la politique du logement" car "dépenser plus n'est pas un critère de réussite des politiques publiques".
A titre d'exemple, il a cité le financement de l'accession à la propriété qu'il veut réformer pour l'année prochaine car il pense "que l'on peut faire mieux avec moins que les sept milliards d'argent public qui financent cinq dispositifs" différents.
Le fossé est ainsi apparu important entre la philosophie du gouvernement et les organisations réunies à l'iniative de Thierry Repentin, président de l'Union sociale pour l'habitat (USH, mouvement HLM).
Pour poursuivre l'action entreprise lors de ces Etats généraux, M. Repentin a annoncé la constitution d'une structure permanente, sous forme d'un collectif, qui aura vocation à élargir le débat sur le logement à l'ensemble de la société, notamment par le biais d'un site internet.


Les 15 propositions des Etats généraux du logement

Les 15 propositions adoptées mardi par les Etats généraux du logement sont les suivantes:

 

1 - Réaffirmer le rôle de l'Etat, garant de la solidarité nationale et de l'équité territoriale.

2 - Mettre en place un système partagé d'observation des besoins en logement et des demandes en cours, ainsi que des prix de vente et des loyers, pour anticiper la demande, orienter l'action publique, évaluer son efficacité et permettre l'orientation des marchés.

3 - Associer les habitants et l'ensemble des acteurs locaux de l'habitat à l'élaboration et au suivi du programme local de l'habitat et aux choix politiques fondamentaux en matière d'habitat.

4 - Consacrer 2% du PIB dans le cadre d'une programmation pluriannuelle, à l'effort public en faveur du logement, en ne prenant en compte dans le calcul que les actions qui concernent vraiment le logement.

5 - Refonder une politique du 1% logement dans un cadre conventionnel entre les partenaires sociaux et les pouvoirs publics.

6 - Adopter une loi d'orientation foncière urbaine (LOFU) mettant le foncier au service du logement sans spolier les propriétaires.

7 - Réévaluer les aides à la pierre (pour la construction de logements) sans diminuer le nombre de logement sociaux.

8 - Moduler les aides à l'investissement locatif privé afin d'assurer une juste rémunération en secteur libre.

9 - Assurer de manière pérenne une aide reposant sur la TVA à 5,5% pour relancer l'accession à la propriété pour les ménages à revenus modestes.

10 - Promouvoir une offre locative dans le parc privé.

11 - Obliger les copropriétés a anticiper et rendre obligatoire les provisions pour grosses réparations.

12 - Renforcer et appliquer les sanctions contre les communes qui ne respectent pas la loi SRU (Solidarité et de renouvellement urbain) qui impose un quota de 20% de logements sociaux aux communes de plus de 3.500 habitants

13 - Réévaluer les aides à la personne pour prendre en compte la dépense réelle, dont les charges.

14 - Maintenir l'APL (Aide personnelle au logement) d'un ménage en impayé (de loyers) sauf mauvaise foi avérée.

15 - Développer dans le parc social et le secteur privé conventionné des formules adaptées aux jeunes ménages.


Etats généraux du logement : les acteurs plaident pour une remise à plat des politiques publiques
D. Gerbeau | 04/05/2010 | Publié dans : A la une - France
Les acteurs du logement demandent une loi d’orientation foncière, visant à lutter contre la spéculation foncière© PHOVOIRLes acteurs du logement demandent une loi d’orientation foncière, visant à lutter contre la spéculation foncière

Organisés le 4 mai par 32 institutions, associations, fédérations du secteur de l’habitat…, les Etats généraux du logement ont permis de dresser un constat toujours alarmant des besoins des ménages, face à une réponse de plus en plus faible de l’Etat.

Baisse unitaire des aides à la pierre, aides à la personne de moins en moins solvabilisatrices, politique de l’aide à l’accession à la propriété en plein flottement…, les inquiétudes sont nombreuses, sans compter que les ponctions opérées sur les collecteurs d’Action Logement [ex 1% logement, ndlr] pour financer les programmes de l’Anru et de l’Anah sur trois ans ne pourront se répéter.

Les acteurs des Etats généraux du logement se sont mis d’accord sur 15 propositions formulées au secrétaire d’état Benoist Apparu, convié et non associé à ce rendez-vous. Un bémol, cependant, sur la proposition visant à généraliser les plans locaux d’urbanisme au niveau intercommunal, pour laquelle toutes les associations d’élus ne sont pas d’accord sur les modalités de mise en œuvre.

Pour le reste, tous s’accordent sur la nécessité de conserver le logement comme enjeu national. Nous avons besoin de deux locomotives pour construire plus et mieux : l’Etat, responsable des politiques législatives et budgétaires, et le chef de file local, l’intercommunalité pouvant être le bon niveau pour déterminer une politique locale de l’habitat au niveau du bassin de vie, a expliqué Thierry Repentin, le président de l’Union sociale pour l’habitat.

Pour une loi d’orientation foncière
Des outils de connaissance des marchés locaux de l’habitat doivent être développés, aujourd’hui insuffisants. Il est par ailleurs réclamé un effort de la Nation en faveur du logement à hauteur du PIB, une proposition issue du rapport du Conseil d’Etat daté de 2009 sur la politique du logement.
Les acteurs, qui ont tous dénoncé l’instabilité des politiques et des financements, réclament par ailleurs une loi de programmation pluriannuelle sur les aides à la pierre, ainsi qu’une loi d’orientation foncière, visant à lutter contre la spéculation foncière.

Invité en fin de manifestation, Benoist Apparu a reconnu la nécessité d’une meilleure connaissance du marché du logement, et d’évoluer vers le PLU intercommunal, examiné dans le cadre du Grenelle 2, voté cette semaine à l’Assemblée nationale.
Nous travaillons par ailleurs à un réforme de l’accession à la propriété ; il faut avoir une vraie politique en faveur des classes moyennes, utiliser les 7 milliards que nous y consacrons aujourd’hui de façon plus efficace, a-t-il expliqué.
Il a enfin évoqué la nécessité de relancer un nouveau plan de cohésion sociale, construit différemment pour prendre en compte la diversité des territoires. En revanche, le secrétaire d’Etat s’est fait copieusement siffler quand il a abordé ses réserves au sujet de la remise en cause du droit au maintien dans les lieux et du surloyer dans le logement social.

Les travaux des états généraux vont maintenant se poursuivre, reste à trouver des moyens pour faire progresser ces propositions dans un contexte financier contraint, alors que la réflexion sur le financement de l’Anru et de l’Anh reviendra sur la table dès la fin 2010.

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 23:00
Nous demandons le gel des loyers et un moratoire sur les expulsions

SENAT: Logement

Par Odette Terrade / 27 avril 2010

 

Monsieur le secrétaire d’État, depuis que vous êtes au pouvoir, vous n’avez eu de cesse d’annoncer monts et merveilles pour le logement. Loin du mirage d’une France de propriétaires, toutes vos politiques ultralibérales ne font, en réalité, qu’accroître les difficultés d’accès au logement, avec une baisse continue de l’intervention publique dans ce secteur.

 

Rien n’est fait pour assurer le fameux droit au logement opposable, le DALO. Et, bien au contraire, l’augmentation des loyers, conjuguée à la fin de la trêve hivernale, annonce une reprise exponentielle des expulsions locatives, qui, par centaines, touchent des familles reconnues prioritaires par les commissions de médiation instaurées dans le cadre du DALO.

 

Ainsi, chaque année, plus de 100 000 décisions de justice d’expulsion locatives sont prononcées et plus de 10 000 expulsions réalisées avec l’aide de la puissance publique.

 

Dans un contexte économique dégradé où l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’INSEE, prévoit 1 million de chômeurs supplémentaires en fin de droits cette année, le Gouvernement ne peut pas considérer ces milliers de locataires en difficulté comme de mauvais payeurs. Ils sont bien, au contraire, les victimes d’une crise financière et économique dont ils ne sont en rien responsables.

 

Pour cette raison et parlant de « dysfonctionnement de l’État », le Comité de suivi de la mise en œuvre du droit au logement opposable vient d’adopter une motion demandant aux pouvoirs publics de mettre fin aux expulsions de personnes reconnues prioritaires pour un relogement.

 

Au lieu de prendre les mesures préventives et les mesures d’accompagnement nécessaires et urgentes, votre gouvernement, comme unique réponse à ce drame social et humain, a mis en place un numéro téléphonique dénommé « SOS loyers impayés » et organisé la création d’un dispositif d’assurance au bénéfice des propriétaires, le dispositif de garantie des risques locatifs.

 

Vous posant ainsi en défenseur exclusif du droit de propriété, vous donnez quitus à tous les abus des bailleurs privés, sans prévoir la moindre contrepartie pour les locataires, qui subissent non seulement les loyers les plus chers de notre histoire – la Confédération nationale du logement prévoit une hausse de 2 % cette année –, mais doivent aussi affronter l’érosion de leur pouvoir d’achat.

 

En écho aux demandes unanimes des associations, nous vous demandons donc, monsieur le secrétaire d’État, le gel des loyers et un moratoire immédiat sur les expulsions locatives, qui sont une pratique barbare d’un autre temps ! (Applaudissements sur les travées du groupe CRC-SPG.)

 

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État.

M. Benoist Apparu, secrétaire d’État. Madame le sénateur, je le réaffirme devant vous aujourd’hui, je suis défavorable au moratoire sur les expulsions.

 

D’abord, je crois au droit de propriété, droit fondamental, constitutionnel, reconnu par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et je veux le défendre. Mais surtout, je considère que le moratoire est contreproductif. En effet, si le message adressé aux propriétaires privés consiste à leur expliquer qu’ils ne pourront plus récupérer leur logement en cas d’impayés ou en cas de dégradation très forte de celui-ci, nombre d’entre eux ne voudront plus louer à personne. Je ne crois pas que cet effet contreproductif soit souhaitable !

 

En revanche, nous pouvons faire beaucoup plus en matière de prévention des expulsions.

Qu’avons-nous fait dans ce domaine ?

Premier élément de prévention, nous avons mis en place des commissions départementales réunissant l’ensemble des partenaires, dans l’idée non pas de créer des commissions supplémentaires, mais de tenir compte du vrai risque auquel nous faisons face aujourd’hui. Ce risque est lié au fait que les décisions d’expulsion locative sont, pour la plupart, prises très tardivement, lorsque plusieurs milliers d’euros de dettes sont accumulés. Ce n’est qu’au bout d’un an, dix-huit mois, voire deux ans d’impayés que les services sociaux interviennent !

Nous souhaitons que ces interventions puissent avoir lieu dès le premier mois d’impayé. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place ces commissions départementales et le numéro vert « SOS loyers impayés ».

Second élément de prévention : la garantie des risques locatifs, que vous décriez, et qui a été mise en place, je vous le rappelle, à la demande des partenaires sociaux. Cet outil va nous permettre de prévenir les expulsions puisque les partenaires sociaux ont souhaité que, dès le premier mois d’impayé, non seulement l’assurance puisse intervenir, afin de garantir au propriétaire que son loyer lui sera payé, mais également que les services sociaux d’une structure associative soient alertés pour qu’ils puissent, eux aussi, intervenir le plus tôt possible.

 

Voilà notre politique. Elle est humaine et je pense qu’elle sera beaucoup plus efficace qu’un moratoire.

 

M. le président. La parole est à Mme Odette Terrade, pour la réplique.

Mme Odette Terrade. Bien évidemment, vos réponses, monsieur le secrétaire d’État, ne peuvent nous satisfaire.

Vous invoquez le droit de propriété, bien ! Mais que faites-vous du droit des locataires, lesquels ne sont d’ailleurs pas tous logés dans le secteur privé ? Votre majorité ne se donne pas les moyens de mettre en œuvre le droit au logement pour tous, partout, qui est pourtant un principe constitutionnel. Considérer le logement comme une simple marchandise ne peut que se solder par des dérives.

 

Faut-il vous rappeler que le Président de la République, en 2007, avait soutenu la mise en œuvre des subprimes, avec le succès que l’on connaît depuis ?

 

La crise que nous traversons devrait vous contraindre à revoir votre copie. Le logement ne doit pas rester une manne de spéculation en dehors de toute exigence sociale. Alors que la construction de un million de logements pourrait permettre de créer deux millions d’emplois dans le bâtiment sur un an, il est urgent de déclarer le logement grande cause nationale.

 

Pour ce faire, nous, au groupe CRC-SPG, nous nous prononçons pour un véritable service public du logement, adossé à un pôle public financier afin de garantir ce droit élémentaire au logement pour tous, qui devrait être effectif au XXI e siècle.

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 09:43

 

 

 

 

ASSEMBLEE GENERALE DES OPH 2010

Le Havre, 21 et 22 avril

 

RESOLUTIONS

 

1- Une vraie ambition pour le logement social

Face aux difficultés d'accès et de maintien dans le logement qui sont largement ressenties avec, dans certains secteurs, des situations de pénurie d'offre accessible à une partie de la population, le logement social a besoin d’une vraie ambition. C’est une obligation qui doit être portée par l'Etat au nom de la solidarité nationale et partagée par les collectivités territoriales, le Mouvement HLM et ses partenaires, pour développer la construction HLM, assurer la qualité du logement et garantir des loyers modérés. Elle doit viser à :

 

- Accroître la construction de logements sociaux. Là où la demande de logements sociaux est la plus forte, les organismes d'HLM doivent pouvoir compter sur le renforcement les aides de l'Etat, sur les subventions prévues par l'ANRU pour mener à bien jusqu'en 2014 la fin du PNRU et sur la poursuite de l'éco-prêt de la CDC au-delà de 2010 pour les rénovations prévues par le Grenelle I. Sous ces conditions, les Offices pourraient globalement augmenter leurs investissements en construction de 20 % en 2010 ;

 

- Faire de la politique des loyers modérés la motivation centrale des décisions.

Le dispositif public doit prendre en considération les taux d'effort des locataires et le reste à vivre, avec des aides aux personnes et à l'investissement cohérentes pour permettre en même temps l’équilibre financier. Aussi le dispositif public des aides personnelles doit-il être rendu plus efficace ;

 

- Mener une politique durable du patrimoine HLM

La préservation, l’entretien permanent, les réhabilitations et adaptations du patrimoine social sont au coeur des préoccupations. Le parc des logements sociaux ne doit pas être mis en vente pour fournir des moyens d'investissement à la place des concours publics. Il ne doit pas devenir un objet de convoitises et de surenchères.

Les politiques locales de l'habitat constituent maintenant le niveau pertinent de mise en oeuvre de la politique nationale du logement. Mais la régulation des décisions pour le logement social ne se joue pas localement. L'Etat doit demeurer au centre de la garantie des solidarités et devra, comme les autres signataires, s’engager réellement dans les conditions financières et sociales de réalisation des CUS.

 

2- Le logement social, les collectivités territoriales et l'Etat

Les orientations nationales sur l'organisation du secteur du logement social et son cadre financier, ainsi que les projets de réforme des collectivités territoriales, préoccupent les Offices. La réforme des collectivités territoriales ne doit pas mettre en cause les cofinancements du logement social. Les Offices expriment leur attention sur :

 

- L'affectation et la pérennité des concours publics au logement social

Le ciblage des aides de l'Etat à la construction sur les zones de tensions de la demande risque d’avoir des effets trop sélectifs, s’il ne s’accompagne pas d’une adaptation d’un volume d’aides compatible avec le besoin de financement par logement et les objectifs de construction. Cette politique devra aussi tenir compte des besoins d'appui de la ligne fongible aux constructions, réhabilitations et renouvellement de l’offre dans les autres secteurs, par rapport aux orientations définies avec les délégataires et dans les CUS.

Ils demandent aussi à l’Etat d’imposer une meilleure répartition des moyens de la contribution des entreprises au logement social par le 1 %-logement, entre les organismes d'HLM et dans les péréquations entre territoires.

 

- Le positionnement du logement social dans les contextes territoriaux

Les Offices soulignent que le rôle des collectivités territoriales vis-à-vis du logement social (contribution aux opérations et rattachement des Offices) résulte du principe de compétence générale de chaque niveau territorial. Ils estiment que la cause du logement social doit pouvoir compter sur la pérennité de la mobilisation des partenaires locaux sur tous les territoires et que les intercommunalités et les départements doivent pouvoir s'engager, s'ils le souhaitent, dans la délégation des aides de l'Etat.

Ils entendent faire des propositions aux organisations de collectivités territoriales sur l’adaptation des structures et des rattachements, dont l'application devra compter de nouveaux textes correspondant à leur statut public. En même temps, les Offices attirent l'attention du Parlement et du Gouvernement sur les risques de banalisation du logement social que pourrait ouvrir la possibilité qu'auraient de futures SPL de réaliser des opérations HLM.

 

3- Les Offices et les Conventions d'utilité sociale

L'Etat est signataire des CUS et ne devra pas s'en tenir à la notification de ses décisions, mais négocier sur les objectifs et les moyens avec les organismes et les collectivités territoriales de rattachement, notamment en ce qui concerne la programmation. Les Offices rappellent qu'ils ont demandé que les discussions avec l'Etat s'inscrivent dans une vision triennale d’engagement des projets, même si, dans les conditions actuelles, les décisions de financement sont annuelles. Ils estiment, en outre, que l’Etat ne sera pas légitime à se comporter en simple censeur des résultats par le recours aux indicateurs.

Les négociations des CUS devront traduire les besoins d'ajustement financier des projets et comporter des perspectives réalistes en matière d'accueil, de loyer et de vente de logements locatifs. L’idée de saisir l’occasion des CUS pour expérimenter un dispositif permettant de moduler les loyers en fonction des revenus des locataires n’est pas une hypothèse retenue par les Offices.

Pour les Offices, la CUS est un engagement de politique générale. Il est donc souhaité qu'elle soit signée en même temps par le Président et le Directeur général dont la signature est indispensable. Pour exprimer le sens de leur engagement les Offices adoptent la déclaration d'intention ci-après et invitent les conseils d’administration à en faire le préambule du projet qu’ils soumettent aux autres signataires :

"La présente convention d’utilité sociale définit le projet social et professionnel de l’OPH…….pour les six années à venir et fixe, en accord avec… (Commune, Intercommunalité, Département… de rattachement)… et l’État, représenté par le Préfet de…, les orientations stratégiques pour ses décisions d’investissement, d’accueil et de gestion sociale, d’exploitation du patrimoine locatif et de qualité de service aux habitants.

Les signataires expriment leur volonté de veiller, dans l’application de la convention, à la cohérence des décisions de mise en oeuvre de la politique nationale du logement, traduite notamment par la programmation, et de la politique locale de l’habitat, fixée par le PLH.

L’Office a voulu traduire dans cette convention l’esprit de dialogue et les propositions communes issues des échanges avec les collectivités territoriales et des rencontres avec le conseil de concertation locative. Il a pris acte de la note d’enjeux que le Préfet a adressée pour signifier les enjeux et les objectifs pour l’Etat.

Ses engagements seront mis en oeuvre en fonction des capacités financières qu’il pourra mobiliser. Ils ne valent que si tous les signataires respectent leurs propres engagements, notamment sur le plan financier."

 

4- Un projet global d'adaptation du secteur HLM

Le Mouvement HLM est confronté simultanément aux besoins d'adaptation de son organisation, aux objectifs budgétaires pour les politiques publiques et aux perspectives de réforme des collectivités territoriales. La voie voulue par l'Etat pour favoriser l'organisation de groupes de sociétés et mutualiser leurs moyens financiers n'est pas accessible aux Offices. Elle provoque, chez une partie des acteurs, des mouvements de reconfiguration du patrimoine social qui ne sont plus maîtrisés par les pouvoirs publics.

Les Offices, qui ont pris l'initiative d'une réforme de leur statut pour favoriser leurs évolutions, estiment que la réorganisation du secteur HLM constitue un projet global d’intérêt général, qui doit être discuté dans le cadre de l'Union. Dans ce but, ils appellent leurs partenaires dans l'Union à examiner ensemble les limites des changements souhaités et leur impact sur la cohésion du Mouvement social pour l'habitat qui réunit Offices et Sociétés autour du même objet social.

Les OPH, entreprises publiques, entendent affirmer leur place dans ce projet et faire valoir les réponses qu’ils apportent, selon leur éthique de service public, aux légitimes contreparties sociales qu’impose la qualité d'organisme d'HLM. Une commission de travail sera mandatée par le Conseil fédéral pour faire, en concertation avec les Associations de collectivités territoriales et les partenaires de la CGLLS, des propositions d'évolution du tissu des Offices qui seront soumises à une Assemblée extraordinaire avant la fin 2010.


 

ASSEMBLEE GENERALE 2010

 

Le Havre, 21 et 22 avril

RESOLUTION PROFESSIONNELLE

 

Nouvelle efficacité et performance des Offices

La recherche de l'efficacité des organismes et de la performance de leur activité passe par la qualité professionnelle de la maîtrise d'ouvrage sociale et son action au service des projets locaux.

 

- Les activités de maîtrise d’ouvrage

Acteurs des projets d’habitat de leurs collectivités, là où celles-ci le souhaitent, les Offices veulent développer les interventions que permettent leurs compétences de maîtrise d’ouvrage en créant, le cas échéant, des moyens d’action communs sous des formes adaptées de communautés d’Offices appelées à agir sur les territoires des politiques intercommunales.

Dans ce but, il faut qu'ils puissent créer des pôles publics locaux de maîtrise d'ouvrage sociale de service ou d'opération d'investissement, ayant un statut public (GIP, établissements publics) et la qualité d'organisme d'HLM, et disposant de nouvelles règles de passation de leurs marchés. Dans ce but ils mèneront, avec leur Fédération et les services de l’Etat, les réflexions nécessaires à des propositions de textes pour juillet 2010. Ils développeront également l’examen des recours possibles aux différentes formes de partenariat d’opération qui leur sont accessibles (VEFA, SCI, projets partenariaux avec partenaires publics et privés…).

 

- Le développement des compétences et des qualifications professionnelles

Les confrontations de l’activité HLM aux nouvelles sollicitations (réorganisation, développement durable, qualité de service, accompagnement social, suivi des rénovations urbaines, parcours résidentiel avec les ventes et l'accession sociale, partenariats…) posent la question de l’adaptation des compétences nécessaires aux métiers des organismes.

Pour soutenir le développement et l’adaptation des pratiques professionnelles de renforcement des compétences et de qualification des salariés dans leur emploi, la Fédération des Offices prendra part à la conclusion du projet triennal de formation dont le principe a été adopté par le Comité exécutif de l’Union. Ce projet, dont l’adoption et la mise en oeuvre passeront par un accord interfédéral avec l’Union, sera présenté au Congrès de Strasbourg pour être engagé avec les organismes avant la fin 2010.

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 23:00

 

Le secrétaire d'Etat est attendu jeudi matin

LOGEMENT.Le secrétaire d'Etat clôture l'assemblée de la fédération nationale des offices publics de l'habitat demain.

Après Frédéric Mitterrand samedi, la ville du Havre reçoit à nouveau, dans un tout autre registre, un membre du gouvernement : Benoist Apparu, secrétaire d'Etat chargé du logement et de l'urbanisme. Ce dernier vient clôturer jeudi midi l'assemblée générale de la fédération nationale des offices publics de l'habitat. Assemblée qui débute dès aujourd'hui aux Docks Océane, où doivent se réunir les dirigeants et administrateurs des quelque 279 OPH (offices publics de l'habitat) de France.
Benoist Apparu doit conclure les débats demain après un entretien privé avec Antoine Rufenacht, dans la matinée à la mairie du Havre.

Privatisation rampante
Egalement invités à la finalisation des travaux : Conchita Aguilar et Serge Rabineau, animateurs du collectif logement à la fédération CGT des services publics.
Le syndicat dénonce une privatisation rampante du secteur du logement social, caractérisée à ses yeux par le vote l'année dernière de la loi Boutin, « Mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion », et la volonté gouvernementale - que devrait rappeler Benoist Apparu jeudi - de fusionner à échelle nationale les entreprises sociales pour l'habitat, afin de construire davantage de logements sociaux. Les représentants CGT craignent la poursuite de cette logique à destination des OPH : un signe à leurs yeux d'un désengagement de l'Etat, « alors que le logement demeure avant tout de sa responsabilité ».
T. D.

 

Actualités 

 

Habitat
Benoist Apparu aux offices HLM : "Je sais pouvoir compter sur vous"

publié le 23 avril 2010

"Le gouvernement compte sur les offices HLM. (…) Il n'y a dans l'esprit de personne, et pas dans le mien, la volonté de privilégier une famille par rapport à une autre." En clôture de l'assemblée générale de leur fédération qui s'est tenue le 21 et 22 avril au Havre, Benoist Apparu s'est employé à rassurer les offices HLM. Trois sujets principaux ont été abordés : les conventions d'utilité sociale (CUS), les regroupements entre organismes et la TVA sur les ventes de terrains d'une collectivité à un office.

 

CUS : qui s'engage ? qui fixe les principaux objectifs ? 

 

Dans les résolutions adoptées à l'issue de l'assemblée générale, les CUS tiennent naturellement une place de choix : les offices demandent que l'Etat s'engage réellement lors de la signature de ces conventions, "notamment en ce qui concerne la programmation". Souhaitant une "vision triennale d'engagement des projets", ils estiment que "l'Etat ne sera pas légitime à se comporter en simple censeur des résultats par le recours aux indicateurs". Des propos qui constituent une mise en cause forte de l'esprit même de l'article 1 de la loi du 25 mars 2009 (loi Molle) qui a fixé la statut juridique de ces conventions. En conséquence, les offices invitent leurs conseils d'administration à ajouter un préambule à ces documents contenant notamment cette formule : ces "engagements seront mis en œuvre en fonction des capacités financières que (l'office) pourra mobiliser. Ils ne valent que si tous les signataires respectent leurs propres engagements, notamment sur le plan financier".


Fort de la position juridique qu'accorde à l'Etat la loi Molle, Benoist Apparu s'est voulu apaisant. "En tout état de cause, la conception des CUS relève clairement des organismes. L'Etat n'a pas vocation à jouer le rôle de maître d'ouvrage lors de la conception du projet, mais nous avons en revanche la responsabilité de fixer des objectifs" sur l'accroissement de la production de logements, le relogement des sortants d'hébergement ou encore la vente de logements.

 

Regroupements : vers des "communautés d'offices", si les élus le veulent

 

Autre point abordé dans les discours de clôture (voir les textes ci-contre), ce qu'il est désormais de coutume d'appeler la "réorganisation du tissu des organismes". On sait que Benoist Apparu s'est dit ces derniers mois favorable aux regroupements entre organismes - comprendre entre entreprises sociales pour l'habitat (ESH) -, afin de permettre des transferts de fonds propres des zones peu tendues vers les zones tendues. Pour ce faire, le secrétaire d'Etat a évoqué la fusion d'ESH, la constitution de groupes et les prêts entre organismes. Pour les offices, "la voie voulue par l'Etat pour favoriser l'organisation de groupes de sociétés et mutualiser leurs moyens financiers n'est pas accessible aux offices". Ils s'inquiètent "de l'impact de ces changements sur la cohésion du mouvement social pour l'habitat" et craignent que se creusent davantage encore les écarts entre offices et sociétés anonymes d'HLM.


Sur la coopération entre offices, Jean-Pierre Carroff, le président de la fédération des OPH, présentera au gouvernement des propositions "avant l'été": des "formes adaptées de communautés d'offices" sont envisagées, elles pourraient intervenir au niveau intercommunal pour supporter la maîtrise d'oeuvre. Ces structures auraient "un statut public (GIP ou établissement public) et la qualité d'organisme HLM". Naturellement, les offices sont les "acteurs des projets d'habitat de leurs collectivités", ils ne se regrouperaient que "là où celles-ci le souhaitent".


Cette évidence juridique et pratique, Benoist Apparu la partage : "La structure des OPH fait que ce choix de regroupement appartient aux élus de ces territoires et à eux seuls", a-t-il précisé. "Je tiens à faire une mise au point là-dessus : mettre en œuvre une politique du logement social ne signifie pas imposer une politique du logement social." Il n'y aura donc "pas de seuil, pas de loi, pas de texte réglementaire qui obligerait les organismes HLM à fusionner". Sur la coopération entre organismes, Benoist Apparu souhaite "respecter le temps du dialogue et de la concertation", mais "soyons clair : ces travaux doivent aboutir rapidement".


Toujours sur le volet des relations collectivités-offices, le secrétaire d'Etat a annoncé que le régime de TVA des ventes de terrain par une collectivité à un office ne serait finalement pas modifié : les offices devraient continuer en 2010 à ne pas payer de TVA, contrairement à ce qui était prévu par la loi de finances rectificatives du 9 mars 2010. "Cela sera précisé dans une instruction fiscale à paraître prochainement", a-t-il ajouté.

 

L'Etat doit-il contrôler davantage l'utilisation des fonds du 1% ? 

Enfin, dans les résolutions 2010 des offices, on trouve une demande de renforcement du contrôle de l'Etat sur l'utilisation des crédits du 1% : "Les offices demandent à l'Etat d'imposer une meilleure répartition des moyens de la contribution des entreprises au logement social par le 1% logement, entre les organismes d'HLM et dans les péréquations entre territoires." Une formule qu'a priori on ne devrait pas retrouver dans les résolutions du prochain congrès des ESH, dont le 1% est un actionnaire majeur. Aucun doute, les sujets de discussion tant au sein du mouvement HLM qu'avec ses "partenaires" ne devraient pas manquer lors des Etats généraux du logement qu'organise l'Union sociale pour l'habitat le 4 mai prochain.

 

Hélène Lemesle

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 23:00

 Espérons que cela ne soit pas une opération de com !!!! et que cela permette : 

- de prendre conscience de la difficulté d'accomplir notre mission de Service Public,

- de mieux reconnaitre et valoriser le métier de gardien,

- de la nécessité d'agir pour obtenir les moyens d'accomplir pleinement cette mission pour répondre aux besoins des locataires

 

A t il également échanger son salaire pour lieux voir tous les aspects de la réalité du métier ?


 

Article paru dans Ouest France du Vendredi 16 Avril 2010

Le directeur des HLM joue le gardien d'immeuble

Jean-Pierre Niot n'a pas hésité à se munir du balai et de la serpillière pour aller à la rencontre de ses locataires.

Durant une semaine, au Havre, le gardien d'immeuble n'est autre que... le directeur général de l'office public HLM. Il s'immerge en bleu de chauffe dans un quartier populaire, pour mieux comprendre le quotidien de « ses » 33 000 locataires, entre fuites d'eau, factures trop élevées, querelles de voisinage.

«Si vous pouviez passer me voir, ma facture de gaz a explosé. Je n'ai plus de sous pour finir le mois... » Dans la cage d'escalier de son immeuble, au pied du stade Deschazeaux, au Havre, Yvette interpelle son gardien. « Mais, vous êtes bien monsieur le directeur ! » « Oui, oui c'est moi. » Le bleu de travail n'est pas l'habituel costume de Jean-Pierre Niot, directeur d'Alcéane, l'office HLM du Havre.

 

Toute cette semaine, il s'est mué en gardien. Yvette vit du minimum vieillesse, 700 € par mois. Elle paie 6,77 € de gaz par mois. Posé sur la table, le courrier d'EDF l'informe de frais de dossier de 55,26 € pour provision insuffisante... « Je vais écrire pour vous », promet le directeur.

 

Comme chaque matin depuis lundi, Jean-Pierre Niot balaie le hall de ses quatre immeubles, nettoie poubelles, vitres, escaliers, répare des prises. Et, surtout, rencontre « ses » locataires au gré de la déambulation. Nicole habite le rez-de-chaussée. « J'ai peur toutes les fins de semaine. Ils s'installent en bande dans le hall d'entrée, boivent, mettent le feu au mur. J'ai tout redécoré chez moi mais je veux partir d'ici. » Jean-Pierre Niot propose d'installer un double sas d'entrée dans le hall trop grand. « Et une caméra », réclame la voisine. « Sur les 1 200 halls de l'office, 1 % en sont équipés. On va y venir. C'est rassurant. Est-ce vraiment la solution ? »

 

Avec son phrasé direct, Christine, correspondante de secteur, s'insurge contre « la démission des parents. Avant, c'était les ados qui injuriaient les adultes. Maintenant, ce sont les 7, 8 ans. Ils voient cela à la télé et font pareil. » Ginette, gardienne du 123, s'apitoie sur « le manque de respect. » Elle ajoute : « On nous prend trop souvent pour l'annexe du commissariat. À chacun son métier. » Martine assure que « le voisin du premier veut la tuer. J'ai déposé plainte à la police. »

 

Marcel a « une fuite d'eau qui vient de dessus. Mais, je ne veux pas aller voir le voisin. Il ne dit pas bonjour. Allez-y à ma place. » Entendue entre deux étages, une remarque cocasse fait sourire le directeur. « Des voisins, j'entends tout de A à Z, surtout le X. »

 

Relations de voisinage en miettes, incivilités, manque d'autorité... Voilà bien le sujet numéro un, loin devant la crise. « La crise ? C'est une invention de banquiers. Elle existe ici depuis toujours, reprend une jeune femme. On manque de boulot, c'est tout. »

 

« J'entends tout de A à Z, surtout le X »

 

D'un optimisme inébranlable sur la nature humaine, Jean-Pierre Niot écoute patiemment. Dans l'échange impromptu, il réussit à citer Jean-Paul Sartre. L'écrivain fut professeur de philosophie au Havre, au début des années 1930. « 'L'enfer c'est les autres', c'est la dernière phrase de Huis Clos, sa pièce de théâtre. Les autres, ce devrait être le paradis, pourtant. Dans cette affaire de politique de la ville, on a injecté des centaines de millions d'euros dans le bâti. Mais on a oublié l'humain. L'essentiel, c'est le vivre ensemble. C'est remettre le 'nous' devant le 'moi'. »

 

Tous les locataires du quartier de Graville ne sont pas des grincheux. Loin s'en faut. L'après-midi, le gardien remet son costume de directeur général. Il reçoit dans sa loge. On s'y presse. René n'a pas de grief particulier, si ce n'est « la porte de garage trop lourde à soulever pour mon épaule. Ma femme l'a déjà prise deux fois sur la tête. » Jean-Pierre Niot appelle en direct les services techniques. « Oui, on s'en occupe. On va installer un petit moteur électrique qui fonctionne au solaire. » « Alors, écrivez-le au locataire, réplique Jean-Pierre. Le faire, c'est bien. Le faire savoir, c'est mieux. »

 

Mohamed arrive avec sa bonne humeur. « C'est une belle reconnaissance du métier de gardien ce que vous faites là. Mon fils marche bien à l'école. Alors, si on pouvait déménager pour qu'il aille dans un collège de centre-ville. » La dame du quinzième n'est pas d'accord. « Notre gardien part trop souvent en stage. Et il fait le ménage avec une serpillière sale. Je suis obligée de repasser derrière. »

Simone a un reflux d'eau dans les toilettes depuis deux ans. « Elles sont régulièrement inondées. Personne n'y connaît rien pour réparer. C'est comme l'ascenseur, ils nous envoient un tas de gens. Toujours en panne. »

Son carnet à spirale se remplit vite. Jean-Pierre Niot note scrupuleusement toutes les remarques, tente d'apporter des éléments de réponses. « Je balisais avant de venir. J'avais peur d'être le singe de service. En fait, pas du tout. C'est une aventure passionnante. Les gens sont gentils, me souhaitent bon courage. Pourquoi ne s'aiment-ils pas ? »

Jean-Jacques LEROSIER

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 23:00

Rassemblement Gap : Droit au logement - Non aux expulsions
DROIT AU LOGEMENT - NON AUX EXPULSIONS
RV à 10h00 le 08.04.2010 devant l’OPAC

Bd Georges Pompidou - Gap

Communiqué du collectif du 15 mars
Action « sang de pauvre !!! »

En ce jeudi 8 avril 2010, en tant que collectif du 15 mars ( collectifs ce revendiquant au droit au logement/ droit constitutionnel) s’appuyant sur le préambule de la déclaration universelle des droits de l’homme, faisant partie de la constitution française, de 1946 (art25-l), réaffirmé dans la loi du 31 mai 1990 (art 1 er) demandons que soit inséré dans sa garantie de droit au logement et de devoir de solidarité nationale, les deux revendications suivantes :

 

- L’arrêt définitif des poursuites ( mises en demeure, saisies et expulsions) contre les locataires en situation d’insolvabilité ou vivant sous le seuil de pauvreté dans le parc social et HLM français.

 

- L’arrêt définitif des poursuites ( mises en demeure, saisies et expulsions) contre les locataires retraités en situation d’insolvabilité ou vivant sous le seuil de pauvreté dans le parc social, HLM et parc privé.

 

Le collectif du 15 mars, en profite aujourd’hui, par cette action intitulée : « SANG DE PAUVRE !!! L’ARGENT AURAIT-IL ALORS PLUS DE VALEUR QUE LE SANG NOUS CIRCULANT DANS LES VEINES ??? », pour dénoncer ouvertement l’office public de l’habitat gérant le parc social haut-alpin, associé à la commission de l’aide publique au logement sous la bienveillance du service solidarité du conseil général des Hautes-Alpes.

 

Organismes aux méthodes d’un autre âge et aux solutions dérisoires et provisoires comme l’apurement de dette et le fond de solidarité au logement. Méthodes renforcées rapidement ensuite, pour cause d’insolvabilité du locataire, par une mise en marche impitoyable du système de recouvrement et judiciaire par huissier, suite à d’autres décisions, qui serait plutôt des sanctions, comme la suppression de l’allocation pour le logement entraînant des conséquences dramatiques comme les frais supplémentaires de procédure s’ajoutant à la croissance exponentielle de la dette mois après mois, acculant ainsi le locataire dans une situation d’angoisse terrifiante et un désespoir accentué par un manque criant de recours administratifs ou alors très compliqués, pour se sortir ou contester de tels agissements.

 

Le locataire étant très souvent seul et dans l’impossibilité de faire face, pouvant le conduire à l’irréparable !!!

Toutes ces méthodes, que certains appellent procédures, sont orchestrées par un excès de zèles d’agents administratifs de ces mêmes organismes, aux comportements relevant plus de l’arrogance, de la suffisance et de l’autisme basés sur de l’intimidation, du harcèlement et de la culpabilisation envers les locataires démunis, qu’ils aiment parfois à criminaliser de « mauvais payeurs » ou « fourvoyés », alors que leur seule faute est d’être trop pauvre pour honorer leur loyer.

 

Pour toutes ces raisons, le collectif du 15 mars en appel au rassemblement de toutes les bonnes et justes volontés citoyennes, politiques, syndicales et associatives pour obtenir la mise en application de ces deux revendications et leurs inscriptions définitives dans la constitution.

 

Le collectif du 15 mars appelle aussi, toutes seules et tout ceux, quels qu’ils soient, se trouvant dans cette triste situation, se sentant seuls ou isolés, accablés et angoissés par la violence de ces procédés indignes d’une constitution d’un pays comme le notre, se vantant d’être la cinquième puissance mondiale et la patrie des Droits de l’Homme. Atout ceux-là, nous les exhortons à se relever et à refuser d’accepter l’inacceptable ! L’inacceptable et infâme injustice sociale d’un système du « DÉSHABILLER PIERRE POUR HABILLER PAUL OU JACQUES !!! »

 

Gap le 08/04/10

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 23:00

La mixité victime du manque de solidarité

Le rapport du comité d’évaluation de l’agence de la rénovation urbaine dresse un bilan critique des résultats obtenus en matière de lutte contre les ghettos : la plupart des ménages relogés sont restés dans un quartier sensible.

 

« Je ne vois pas comment on peut faire si les élus ont une pratique vis-à-vis du logement social qui consiste à dire  : “Si j’en ai, je n’en veux plus. Si je n’en ai pas, je n’en veux pas”  ? », s’est interrogé, hier, Yazid Sabeg, en présentant le rapport annuel du comité d’évaluation et de suivi (CES) de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru). Pour le président de cette instance composée de personnalités indépendantes et chargée d’évaluer le programme de lutte contre les ghettos, cette absence de « solidarité intercommunale » est la principale raison des faibles résultats de l’Anru en matière de promotion de la mixité sociale.

«  Aucun changement significatif  »

En principe, l’Anru pilote les programmes de destruction et de reconstruction d’habitations dans les quartiers sensibles. L’objectif est de « briser cette logique d’assignation à résidence qui relègue durablement les familles et leurs enfants sur un territoire subi ». Mais, dans les faits, 68 % des nouvelles habitations sont construites en zone urbaine sensible (ZUS) et près de la moitié dans la même commune que les anciennes. Faute de pouvoir répartir les logements sociaux entre les communes, les politiques de démolition-reconstruction perpétuent la concentration urbaine de la pauvreté.

 

La difficulté à maintenir des loyers et des charges à coût égal dans les habitats rénovés limite aussi l’impact des rénovations. Ainsi, si « 45 % des ménages relogés connaissent un taux d’effort stable », c’est rarement le cas pour ceux installés dans une habitation neuve. Avec une hausse des charges significative dans 30 % des cas, près d’un tiers des nouveaux logements sont inaccessibles aux plus pauvres. Le rapport estime d’ailleurs que ceux « qui profitent le plus du relogement sont plutôt des ménages aisés et plus petits que la moyenne des ménages en ZUS ». Résultat, « dans la majorité des cas, le relogement ne semble pas avoir apporté de changements significatifs des conditions sociorésidentielles des habitants ».

Un accès au relogement plus difficile

Plus grave, en raison de la relative inadéquation entre les nouveaux et les anciens logements, la rénovation urbaine risque d’exclure plus encore les plus fragiles, notamment les grandes familles. Car, si à l’échelle nationale, 97 % des logements détruits vont être reconstruits, « l’offre très sociale est rare » et les habitations de plus de trois pièces sont moins nombreuses. Cette situation rend l’accès au relogement plus difficile pour les plus pauvres et conduit à de nouveaux phénomènes de ségrégation spatiale.

 

À Garges-lès-Gonesse, par exemple, les ménages des quartiers affectés par un projet de l’Anru ont tous été installés dans des appartements à faible loyer de l’unique zone non rénovée de la ville, où la situation sociale s’est rapidement dégradée.

 

Face à cet état de fait, le CES invite à ne plus envisager la rénovation urbaine à l’échelle des quartiers mais à celle des agglomérations urbaines. Voire de la région dans le cas de l’Île-de-France, où, selon Yazid Sabeg, « 1,2 million de personnes vivent dans un habitat dégradé ». Il demande aussi à sortir d’une lutte contre la ségrégation urbaine uniquement fondée sur la rénovation du bâti et « pas assez articulée sur la vie sociale des quartiers ».

 

Pour désenclaver les ghettos, il faudrait avoir une approche globale qui prenne en compte la question des transports, celle de l’implantation des services ou de l’accès à l’éducation. Un plaidoyer qui semble à mille lieues des préoccupations d’un gouvernement obsédé par les économies budgétaires et les réponses sécuritaires.

 

Dany Stive HUMANITE 02/04/2010

 

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 23:00

Logement

« La politique urbaine ne peut remplacer la politique sociale »

Alors que des menaces pèsent sur l’ANRU, l’architecte-urbaniste Philippe Vignaud jette un regard très critique sur la rénovation urbaine, qui « laisse les ghettos se reconstituer ».
Entretien.

Philippe Vignaud est architecte-urbaniste. Auteur de l’ouvrage « La ville ou le chaos » (Editions Non lieu, 2008, 15 euros), il interroge la politique de la ville menée dans notre pays depuis plusieurs dizaines d’années. En 2008, il est devenu rapporteur du Conseil de développement durable de la Seine-Saint-Denis.

 

Vous êtes critique sur le travail de l’ANRU. Pourquoi ?

Philippe Vignaud. L’urbain ne peut pas tout. Ce qui est cassé dans le champ social ne peut pas être réparé dans celui de l’urbain. On ne remplacera pas la formation et l’accès à l’emploi par une forme urbaine, par des HLM repeintes ou restructurées, ou, dans le meilleur des cas, par du développement durable. L’ANRU a laissé le ghetto urbain, social et ethnique, se reconstituer sur lui-même. Dans le meilleur des cas - à savoir quand elle va au bout de ses projets, ce qui est la moindre des choses — l’ANRU n’a fait qu’accompagner ce phénomène. Il y a un pan de la société française qui est complètement en dehors du champ du travail. C’est là qu’est le fond du problème. Ces quartiers, à l’origine, représentaient une valeur : parce qu’ils étaient neufs, parce que leurs populations avaient du travail, parce qu’il y existait une certaine mixité sociale. Ca fonctionnait plutôt bien. Avec la crise, ils se sont enfoncés dans le gouffre ou ils se trouvent maintenant. Laisser accroire l’idée qu’on pourrait remplacer une politique sociale (formation, emploi, santé…) uniquement par une politique urbaine est un leurre profond, absolu.

 

N’y a-t-il rien à sauver de cette politique urbaine ?

Philippe Vignaud. Elle ne fonctionne que pour les petits quartiers, en province. Une barre est démolie, on fait un peu d’espace public, et s’il y a un élu courageux, il joue sur la carte scolaire, et on y arrive. C’est autre chose quand on est face à des quartiers de plus de 10.000 habitants, parfois 20.000, comme au Val Fourré à Mantes, à Aulnay ou à Sevran. Là, il est impossible de mutualiser avec ce qu’il y a autour. Les quartiers, qui avaient de la valeur à l’origine, n’ont aujourd’hui que des coûts, urbains, sociaux… Une détestation collective s’installe. Et la politique urbaine est en échec.

 

Quelles sont les solutions pour ces quartiers, selon vous ?

Philippe Vignaud. Il faut penser totalement autre chose. Il va falloir refonder ces territoires urbains en amenant autre chose que du logement social. Et il est impossible d’y parvenir sans renforcer la loi SRU, de manière coercitive et puissante, afin de construire ailleurs. C’est indispensable pour qu’on puisse féconder ces territoires différemment avec des activités, avec des logements d’une autre nature, des équipements de grande dimension, de type hôpital ou de ce genre. Il faut modifier complètement notre regard sur les quartiers.

 

Avez-vous une expérience personnelle de cette démarche ?

Philippe Vignaud. J’ai travaillé sur une vingtaine de dossiers ANRU. A chaque fois qu’on a proposé de faire baisser la pression de la grande pauvreté dans les quartiers, toutes les raisons sont bonnes pour qu’in fine, on reconstitue le ghetto sur lui-même. La question doit être posée au niveau de la nation. Le problème, c’est que l’Etat, au plus haut niveau, cherche à nous dissuader de le faire. Comment croire, après le discours de Dakar et l’épouvantable débat sur l’identité nationale, qu’on veuille accueillir les populations d’origine immigrée ? A ces discours s’ajoutent l’échec de la politique de la ville et la mise sous tutelle policière de ces quartiers. On ne s’en sortira pas comme ça.

 

Entretien réalisé par Dany Stive HUMANITE 03/04/2010

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Service Public du logement

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Histoire des structures de la CGT

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